National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
| |||||||||
|
Les documents chinois découverts par Aurel Stein dans les sables du Turkestan Oriental : vol.1 |
2 DOCUMENTS DE L'ÉPOQUE DES HAN
composé par le t'ai che ling Hou-mou King.— (Dans ces trois ouvrages), les mots sont pour la plupart empruntés au Che tcheou lien; mais les caractères tchouan y ont une forme notablement différente ; c'est ce qu'on appelle les caractères tchouan des Ts'in.— En ce temps, pour la première fois on institua les caractères li ; ils durent leur origine aux juges criminels qui, surchargés de besogne, eurent surtout en vue la simplification (de l'écriture) et répandirent (cette façon d'écrire) parmi leurs subordonnés. — Lorsque les Han eurent pris le pouvoir, des maîtres d'écriture de district et de canton combinèrent ensemble les trois traités Ts`ang-hie, Yuan li et Po hio, et, coupant le texte en paragraphes de soixante mots chacun, ils composèrent un ouvrage en cinquante-cinq paragraphes dont l'ensemble constitua le Ts`ang hie lien.— A l'époque de l'empereur Wou (140-87 av. J.-C.), Ssen-ma Siang-jou 1 composa le Fan tsiang lien, dans lequel il n'y avait aucun caractère qui fut employé deux fois. — A l'époque de l'empereur Yuan (48-33 av. J.-C.), le honang men ling Che Yeou composa le Ki tsieou pieu 2. — A l'époque de l'empereur Tcli`eng (32-7 av. J.-C.), le tsiang tso ta tsiang Li Tchang (composa) le Yuan changlien. — Tous ces ouvrages renferment les caractères corrects tels qu'ils se trouvent dans le Ts`ang hie; seul le Fan tsiang s'en éloigne notablement. — Puis, pendant la période yuan-che (1-5 p. C.), on convoqua au nombre de plus de cent ceux qui, dans tout l'empire, étaient versés dans l'étude de l'écriture et on invita chacun d'eux à venir au palais pour y noter des caractères. Yang Hiong 3 prit (dans leurs indications) tout ce qui pouvait servir et composa ainsi le Hinn tsozran lien; il mit en ordre et continua le Ts`ang hie; en outre, il changea les caractères qui faisaient double emploi dans le Tsang hie ; (ce livre) forma alors quatre-vingt neuf paragraphes. Moi (Pan Kou), je continuai l'oeuvre de Yang Hiong en composant treize paragraphes nouveaux, ce qui fit un total de cent deux paragraphes ; il n'y a là aucun mot qui soit employé deux fois et on y trouve presque tous les caractères qui apparaissent dans les divers livres des six sections de la littérature.'
Parmi tous les ouvrages dont on vient de lire l'énumération, le Ki tsieou tchang paraît avoir joué pendant plusieurs siècles un rôle particulièrement important dans la pédagogie ; c'était le texte dont on se servait pour apprendre à lire et à écrire aux enfants ; on le considérait comme renfermant les premiers principes de l'instruction,
et il était à peu près l'équivalent de ce que furent plus tard le Ts'ien tsen wen et le San tseu king
itegi. Divers textes historiques nous l'attestent : Hia-heon Tclzan , qui mourut en 291 de
notre ère ou peu après, âgé de quarante-neuf ans, dit, dans une composition littéraire où il loue l'excellence du gouvernement impérial 4 : ` Même les gens des lieux retirés de la campagne, même les hommes isolés,5 ceux qui en sont encore à réciter le Ki tsieou et à s'exercer au cycle sexagénaire,6 tous brandissent leur pinceau et mettent en lumière leurs talents littéraires pour disserter sur les règlements administratifs et pour discourir sur la sagesse.' — Un certain Lieou LanIJ pg, qui, vers l'an 500, se rendit célèbre par ses talents littéraires, n'était entré qu'à trente ans passés dans l'école primaire où il avait écrit le Ki tsieou lien 7 ; c'est-à-dire qu'il ne reçut que fort tard les éléments de l'instruction.—Li Houei 21ge, qui mourut peu après l'année 55o, avait désiré fréquenter l'école dès l'âge de six ans ; ses parents, le trouvant trop jeune, s'y refusèrent ; il se mit alors à étudier par lui-même ; ` au bout de peu de temps, il avait compris le Ki tsieou lien; les gens de sa famille et ceux du dehors en furent stupéfaits et le considérèrent comme un enfant extraordinaire.' 8-Li Hinan, mort entre 55o et 560, était, nous dit-on, ' entré à l'école dès l'âge de neuf ans et s'était mis à écrire le Ki tsieou lien; au bout de plus d'un mois, il l'avait entièrement compris.' 9
Le Ki tsieou tchang faisait si bien partie du curriculum d'instruction que, sous la dynastie des Wei du Nord,
écrit : ; ` ' vous n'avez pas envoyé
un seul messager'.
G C'est-à-dire ceux qui en sont encore à étudier les rudiments de l'écriture et du calcul.
' Sur Sseu-ma Siang jou (t i i 7 ay. J.-C.) voyez Giles, Biographical Dictionary, no 1753.
2 C'est l'ouvrage qu'on appelle aussi Ki tsieou tchang.
s Sur Yang Hiong (53 ay. J.-C. — 18 p. C.) voyez Giles,
Biographical Dictionary, no 2379.
' Tsin chou, chap. lv, p. 2 ro :
~y, L0 —*
7 Wei chou, chap. lxxxiv, p. 5 v0
'G• ±o ► 4 'p T'' 4.o i
o $114
ó L'expression I/► est, comme l'indique le diction-
naire de Kang-hi, l'équivalent de -- ' un homme
isolé '. C'est ainsi que le Tso tchouan (8e année du duc Siang)
I I I
I I I
0
AANV.S14tO
8 Pei Ts`i chou, chap. xxix, p. 1 vo :
N*AZo gl ,Mkto
9 Pei Tsi chou, chap. xliv, p. 2 v° : it4 A A +o
~ ~~o A n if itio
•
|
Copyright (C) 2003-2019 National Institute of Informatics and The Toyo Bunko. All Rights Reserved.