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0016 Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2
Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2 / Page 16 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000254
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292   LA SCULPTURE BOUl)1)IIIQUL

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téraires, nombreux et anciens, nous attestent que des statues furent exécutées avant que l'influence du Bouddhisme eût pu se faire sentir ; pour ne rappeler que les faits les plus connus et les plus probants, il suffit de mentionner les douze hommes de bronze que Ts'in Che houang ti fit fondre en 221 avant Jésus-Christ', ou encore, sous le règne de l'empereur Wou, en 115 avant Jésus-Christ, le génie de bronze qui tenait dans sa main un plateau destiné à recevoir la rosée 2. Mais ce qui parait appartenir en propre au Bouddhisme, c'est la valeur morale qu'il a su donner à la figure humaine; clans les bas-reliefs des Han, les personnages sont les acteurs d'une scène déterminée ; leurs attitudes et leurs gestes expriment seuls le rôle qu'ils jouent ; les visages restent dénués d'expression. Les statues du Buddha, au contraire, s'éclairent du calme et mystérieux sourire où, dans un reflet de l'art grec, rayonne la pensée hindoue. A côté du type du Buddha, l'art bouddhique crée aussi celui du Bodhisattva et celui du moine ; il donne libre carrière à sa fantaisie dans la représentation des génies et des démons; il déroule dans

les airs les plis harmonieux des robes flottantes qui drapent le corps léger des musiciennes célestes ; il campe les dieux guerriers qui protègent l'entrée des sanctuaires ; il place des deux côtés du brûle-parfum les lions hiératiques ; il stylise la fleur du lotus; il encadre les niches de festons et de guirlandes ; il sculpte sur le roc des pagodes en miniature. Dans tout ce décor, il n'y a rien qui rappelle l'art des Han ; seules les théories de donateurs et de donatrices, qui n'ont rien (le spécifiquement religieux, évoquent parfois le souvenir des bas-reliefs du Chan-tong.

Si on recherche quelles sont les origines de cet art nouveau, on

constate tout d'abord qu'il ne fait son apparition pour la première fois, à Yun-kang, que quatre cents ans après l'époque où le Bouddhisme fut introduit en Chine ; c'est sans doute la preuve que cette religion étrangère végéta longtemps avant d'attirer à elle toutes les énergies de l'âme chinoise. Aussi bien le premier pèlerin chinois Fa-hien, n'est-il revenu de l'Inde qu'en 413 et la concordance chronologique

  1. Cf. S.en-ma Ts'ien, trad. fr., t. II, p. 131.

  2. Cf. Sseu-ma Ts'ien, trad. fr., t. III, P. 471.

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