National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0064 Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2
Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2 / Page 64 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000254
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

 

340   LA SCULPTURE BOUDDHIQUE

que pour les divinités. Alors le roi épuisa son coeur pour accomplir avec joie d'immenses libéralités ; il ouvrit ses trésors pour répandre ses richesses 1. (Lou) Pan, dans le pays de Tch'ou, aurait dû faire appel à toute son ingéniosité ; (Mo) Ti, dans le pays de Song, aurait dû déployer toute son habileté (pour égaler cela 2). Il excava la paroi de rocher abrupte jusque plus haut que la corde de jade et les grottes divines se rangèrent comme des étoiles 3 ; il sculpta la pierre 0 jusqu'au delà du Flot d'or' et le visage du dieu s'éleva comme la lune En certains endroits, il profita des travaux faits auparavant et en augmenta la magnificence " ; en d'autres endroits il fit des choses toutes nouvelles et les rendit merveilleuses. Les poils blancs (ûrnâ) répandirent leur éclat et éclipsèrent l'excellence de la fleur de lotus ' ; la chevelure violette 8 dressa sa clarté et se répandit sur les compagnons de la forêt de santal. C'est pourquoi, lorsqu'on contemple de près les précieuses marques distinctives (laksana), c'est une majesté comme si la personne entière du Buddha était présente ; quand on regarde de loin l'éclat divin, c'est une clarté semblable à celle de l'image laissée 9. (De telles oeuvres) raillent l'inhabileté de ceux qui taillent le jade; elles humilient l'art imparfait de ceux qui sculptent le santal 10. Très brillantes, elles l'emportent sur le disque du soleil illuminant la voie lactée " ; très élevées, elles dépassent la montagne d'or se réfléchissant dans l'eau qui est au fond de la vallée. Le K'i-chöö (Grdhrakû .a) est devant nos yeux ; Na-kie

*E-

  1.  De ce passage il résulte que les trois grottes Pin-yang n'ont pas été entièrement aménagées en l'année 645 par le roi de Wei ; avant lui déjà certains travaux avaient été faits en cet endroit.

  2.  C'est-à-dire que l'éclat de la touffe de poils blancs (ûrnâ), placée entre les sourcils du Buddlia, fut plus beau que celui de la fleur de lotus.

  3.  La chevelure des statues du Buddha que fit faire le roi de Wei. Ces indications montrent clairement que ces statues étaient primitivement peintes ; c'est ce que confirme d'ailleurs un examen attentif des sculptures de Long-men. Je ne sais pas ce que l'auteur de l'inscription entend par a les compagnons de la forêt de santal >>.

  4.  On sait que, après le Nirvâna du Buddha, son image ou son ombre resta dans une caverne près de Nâgarah Ira où elle apparut à Hivan-tsang au milieu d'une clarté merveilleuse (Vie, trad. Julien, pp. 79-80).

  5. C'est-à-dire que, auprès des statues sculptées sur l'ordre du roi de Wei, toutes les oeuvres de la sculpture sur pierre et sur bois paraissent inférieures.

  6. La voie lactée est une métaphore désignant le firmament.

  1. ji ~ les écailles de tortue (ou peut-être les coquillages, comme or, dit habituellement), qui servaient de monnaie dans l'antiquité.

  2. Lou Pan et Mo ti (Giles, Biog. Diet., n°s 1424 et 1537), sont renommés comme des ingénieurs fort habiles. Un passage du commentaire au Tch'ouen ts'ieou de Lu Pou-wei (chap. xv, p. 5 b), rappelle comment Lou Pan, au service du roi de Tch'ou, attaqua par neuf fois avec toutes les ressources de ses talents de stratégiste les remparts de la capitale de Song que défendait Mo Ti. — L'idée est ici que les travaux que le roi de Wei fit exécuter dans les grottes de Long-men auraient été difficilement accomplis, même par Lou Pan ou par Mo Ti.

  3. La paroi rocheuse du défilé de Longmen fut toute parsemée de grottes consacrées au culte bouddhique jusqu'à une hauteur qui dépassait celle de la constellation appelée la

Corde de jade f

  1. Le Flot d'or     ( est une métaphore
    poétique désignant l'éclat de la lune ; les statues sculptées par l'ordre du roi de Wei étaient placées à une hauteur qui dépassait celle de la lune.

  2. Le visage du Buddha est souvent comparé dans la littérature sacrée à la pleine lune.