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0055 Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2
Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2 / Page 55 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000254
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LES GROTTES DE LONG-MEN   331

 
 

large. Dans son état de mutilation actuelle, on ne peut voir ni à quelle date elle fut gravée, ni qui la composa et qui l'écrivit. Mais Ngeou-yang Sieou, qui a pu connaître ce monument quand il était mieux conservé, nous apprend (Tsi /ou lou, chap. v, p. 10 b-11 a) qu'il est daté du onzième mois de la quinzième année tcheng-kouan (641), et, d'autre part, que le texte fut composé par Ts'en Wen-pen 2,4.5c ;

et écrit par Tch'ou Souei-Leang. ;, A. Ce Ts'en Wen-pen était un lettré en renom ; Tch'ou Souei-leang (596-658 ; Giles, Biog.

Dict., 494) est plus célèbre encore- que lui et sa gloire de calligraphe est grande ; cette inscription peut être regardée comme un des plus beaux spécimens de son écriture. Si cependant, au lieu de nous borner à étudier l'élégance des caractères ou la beauté du style, nous examinons le contenu même du texte, nous y trouverons un intérêt bien plus grand encore. Cette inscription rappelle que la grotte centrale Pin-yang a été aménagée par T'ai, roi de Wei, pour le bénéfice de sa mère défunte, l'impératrice Tchang-souen

, dont le nom posthume est Wen-tö   L'impératrice Tchang-
souen était morte en 636, âgée de trente-six ans ; malgré la brièveté relative de sa vie, elle trouva le moyen de s'illustrer par ses vertus; elle ne manquait pas de talent littéraire et avait composé entre

autres ouvrages des Règles pour les femmes (niu tso   fltj ), en dix
chapitres 2. Quant à son fils, qui naquit en 618, qui porta le titre de roi de Wei de 636 à 643, et qui mourut en 652, il attacha son nom à la composition d'un traité de géographie, le Kouo ti tche ; qui, publié en 642 , est aujourd'hui perdu, mais a pu être reconstitué partiellement au moyen des très nombreuses citations qu'en font les commentateurs de Sseu-ma Ts'ien. T'ai, roi de Wei, était le quatrième fils de l'empereur T'ai-tsong.

L'inscription commence par une fort curieuse comparaison de la

sagesse laïque à la sagesse bouddhique, celle-ci étant naturellement
représentée comme infiniment supérieure et comme étant seule

 
 

1. La biographie de cette impératrice se trouve dales le T'ang chou, chap. LXXVi, pp. 2 a-

2 b. (Cf. Kieou Tang chou, chap. LI, pp. 2 a-

3 b). Sur son fils T'ai, qui avait, quand il mourut, le titre de roi de P'ou, voyez Tang

chou, chap. LXXX, pp. 3 a-4 a, et Journal asiatique (juillet-août 1902), p. 144.

2. Cet ouvrage fait partie de ce qu'on ap-

pelle les   Ki   , c'est-à-dire les quatre
traités classiques destinés aux femmes.