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0060 Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2
Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2 / Page 60 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000254
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336   LA SCULPTURE BOUDDHIQUE

Elle mit bien en pratique les enseignements qu'on donne aux femmes ; dans sa position d'épouse principale, elle collabora à la politique de l'empereur ; en recherchant les hommes sages, elle montra une intelligence aussi claire que les deux disques (du soleil et de la lune) ; le peuple [fut reconnaissant de] sa vertu qui était solide et capable de supporter (les êtres). Ses projets loyaux se manifestèrent dans les appartements du palais ; son respect Q se déploya dans les sacrifices aux ancêtres. Telle était l'influence exercée par sa sincérité absolue qu'elle pouvait rendre pure la lune sombre dans le firmament 1; telle était l'étendue de sa douceur qu'elle pouvait dissiper les agitations et les tumultes dans le monde. Son coeur était toujours préoccupé et attentif ; sa conduite observait l'économie et la modération. L'éducation qu'elle avait reçue dès le ventre de sa mère 00 ; par sa tige et par ses branches, elle l'emporta sur les trois premières dynasties. Dans l'organisation des appartements des femmes, elle maintint le bon ordre ; les bâtiments latéraux du palais furent plus brillants encore qu'au temps des deux Nan 2. Dédaignant les ornements des tissus à fleurs et des broderies, son corps se trouvait à l'aise dans la soie unie méprisant les joyaux en perles et en jade, son coeur avait renoncé aux pendeloques renommées. Ainsi les parents aux neuf degrés 3 augmentèrent leur bon accord ; ainsi les dix mille principautés atteignirent à la sagesse parfaite. Elle avait examiné un grand nombre de dessins et d'écrits : elle se plaisait fort aux beaux-arts et à la littérature. Elle avait médité sur la pureté et le calme préconisés par Houang-ti et Lao tseu ; elle avait une connaissance approfondie de la vaste (doctrine)du Che king et du Chou king. L'abondance de la vertu qu'elle pratiquait égalait en étendue le ciel et la terre ; l'excellence des paroles qu'elle prononçait avait une clarté pareille à celle des cinq luminaires 4. Fortifiée par les causes lointaines qu'elle avait plantées dans ses existences antérieures, elle réalisa promptement le fruit merveilleux. Faisant descendre une divine perfection semblable à celle de la femme du bord de la rivière Wei 5, elle comprit les quatre vérités primordiales (catus satya) de manière à s'adapter au principe qui échappe à la naissance ; accordant ses traces avec celles de Tchao-

~

g,

cellente renommée que T'ai-jen, mère de ce même roi Wen.

  1. Le mot p~ désigne, comme l'indique la composition même du caractère, la lune au moment où elle commence à reparaître ; c'est ainsi que le Chou king (chap. Chao kao, LEGGE, C C, vol. lII, p. 421) applique ce terme au troisième jour de la lunaison. D'autre

part, le mot qo ou   désigne le disque
sombre de la lune pendant les deux premiers jours de la lunaison. Le sens de la phrase que nous traduisons paraît donc être celui-ci : la vertu de l'impératrice était telle qu'elle pouvait rendre à la lune obscure sa clarté.

  1. C'est-à-dire que les appartements des femmes eurent plus d'éclat encore qu'ils n'en

eurent au temps des vertueuses femmes que célèbrent la première ode du Tcheou nan et la première ode du Chao nan dans le Che king.

  1. Les neuf degrés de parenté vont de l'arrière-arrière-grand-père à l'arrière - arrière-petit-fils, le degré du milieu étant représenté par la personne même dont on compte les ascendants et les descendants.

  2. Les cinq planètes.

  3. Allusion au passage du Che king (Ta ya, r, ode 6, str. 4) où il est dit : « Dès les premières années de Wen wang, le ciel lui prépara une compagne, au nord de la rivière Ho, sur le bord de la rivière Wei ». C'est donc à l'épouse accomplie de Wen wang qu'est ici comparée l'impératrice: