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0316 Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2
Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2 / Page 316 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000254
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592   LA SCULPTURE BOUDDHIQUE

à tirer de l'eau d'un puits rectangulaire. — « Cette femme de brah-

mane, dit le cartouche suivant (1), conçut alors des sentiments de

haine ; elle exigea du brahmane qu'il allia demander de bons servi-

teurs. » La gravure représente le brahmane assis dans sa case, les

jambes repliées sous lui, mais elle n'a pas répété l'image de sa

femme puisque cette dernière peut être censée adresser la parole à

son mari tout en restant auprès du puits. On sait comment le brah-

mane, pour obéir à sa femme, emmena comme esclaves le fils et la

fille du prince: héritier'' ; mais notre stèle n'a point continué le récit

et interrompt brusquement l'histoire de Viçvantara.

Les deux registres inférieurs de la pierre sont occupés par une

inscription dédicatoire, et par les portraits et les noms des dona-

teurs. L'inscription est ainsi conçue 2 :

(Fig. 1728) .

L'aspect merveilleux (du Buddha) est profond; on emprunte le rouge et le

violet pour représenter sa réalité ; la nature de la Loi est non-composée ; on se

sert des formes et des mots pour signaler sa vertu suprême. Si on n'a pas

compris immensément la doctrine du vide, comment pourrait-on se rendre

compte de ces règles obscures 3 ? Des hommes purs et croyants, tant religieux

que laïques, au nombre de quatre-vingt-dix, ont conçu le désir de tenir une

conduite supérieure et leur coeur s'est complu dans la Bodhi : ils ont fait une

image en pierre qui atteint sept pieds de haut ; ils y ont épuisé les pierres de

prix et y ont employé toutes les ressources de la gravure et de la peinture ; ils

ont embelli le visage d'or ; ils ont illuminé Leng-kia (Lankâ) 4. Ils espèrent

que, grâce å cette faible cause, un effet se répandra abondamment sur la foule

des diverses sortes d'êtres. Ils souhaitent que la mer de l'intelligence soit ridée

par le vent 5 et que les quatre courants 6 apaisent leurs flots, que l'intérieur de

4

  1. Voyez le J âtaka 547 et le dernier de Ines Cinq cents Contes et Apologues.

  2. Cf. Kin che siu pien, chap. iI, p. 4 a-b. Dans la 11g. 1728, les douze dernières lignes sont à supprimer ; elles ne sont que la répétion de la lig . 1697.

  3. Les statues et les écrits ne sont que des substituts de la personne du Buddha et de sa Loi ; on ne comprendra leur symbolisme que si on a été initié à la religion.

  4. LailkA n'est autre que l'île de Ceylan ; l'auteur veut-il dire que les donateurs de la stèle ont fait une ceuvre dont le rayonnement s'étend jusqu'à la lointaine Ceylan? Ou

parle-t-il'du Lailkâvatâra sûtra (NANJIo, 176)?

  1. Cette expression est tirée du Che king (Kouo fong, livre IX, ode 6) où on parle de l'eau de la rivière qui est pure et ridée par le vent ; c'est donc l'idée de limpidité et de fraîcheur qui est évoquée par cette allusion.

  2. Les quatre courants (ogha)   sont :

le désir tkâma) mea, l'existence (bhava) 4

l'opinion (drsti)   l'ignorance (avidyâ)
'1;1 Mt L'auteur souhaite que ces quatre courants qui entraînent l'homme vers l'erreur cessent de couler et fassent place à la mer pure de l'intelligence.