National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0276 Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2
Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2 / Page 276 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000254
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

 

552   LA SCULPTURE BOUDDHIQUE

position des moines et des Bodhisattvas par rapport au Buddha est

intervertie.

Nos connaissances en archéologie bouddhique chinoise sont

encore trop rudimentaires pour que nous puissions dès maintenant

établir des règles générales ; cependant, sous réserve des faits

que pourra révéler l'avenir, il semble, dans l'état actuel de la

science, que le groupe du Buddha entre deux moines et deux Bo-

dhisattvas ne s'est constitué que vers le septième siècle de notre

ère 1.

En outre des moines et des Bodhisattvas, on voit apparaître à

Long-men, tantôt aux côtés du Buddha, tantôt, plus souvent, à l'exté-

rieur des grottes, deux colosses redoutables qui sont censés proté-

ger contre les démons soit la personne du Buddha, soit l'entrée de

la grotte. Ce sont les deux rois célestes (t'ien wang   I) qui sont

mentionnés dans l'estampage 149. Une inscription du Che k'ou sseu

(Estampage 493), les appelle les deux colosses Kin-kang   Fej j7

±; dans cette dénomination de Kin-kang qui correspond au sans-

crit vajra, il me parait difficile de ne pas reconnaître le souvenir du

Vajrapâni qui est représenté par les textes et par l'iconographie de

l'Inde comme un protecteur du Buddha2. On sait que déjà dans l'art

du Gandhâra le personnage de Vajrapâni s'est dédoublé et qu'on

représente parfois deux Vajrapâni dans la scène du Nirvâna3. Ce

1. Dès maintenant, un monument semblerait infirmer cette conclusion ; en effet, à l'exposition de 1913 du Musée Cernuschi, on pouvait voir (no 338 du Catalogue sommaire) iule stèle à l'avers de laquelle était assis un Buddha entre deux moines et deux Bodhisattvas ; l'inscription du socle était ainsi

conçue k   / fi i H a

Ou Mi FN i   lit     a Fait le

sixième jour du sixième mois de la deuxième année yong-ting (558) ; le disciple du Buddha, Licou Chao-t'ang, offre ceci avec des mains pures. » La date qui est ici exprimée nous renvoie à la dynastie méridionale des

Tch'en   ; ce monument appartiendrait
donc au Bouddhisme méridional dont les traditions artistiques paraissent avoir été fort différentes de celles qui prévalaient

dans le Nord. Mais il y a une difficulté dans l'inscription que je ne puis m'empêcher de signaler : l'usage, d'ailleurs facultatif, d'employer le mot *JJ avant le nombre des dix premiers jours du mois n'existe pas avant la dynastie des Song ; le plus ancien exemple que j'en connaisse (cf. Kiun kou lou, xi, p.2 a) nous est fourni par une inscription datée du deuxième jour du cinquième mois de la troisième année kicn-long (962) ; il est fort singulier de trouver dès l'an 558 la formule 4JJ c El . J'hésite donc à considérer ce monument comme sûrement authentique.

  1. Cf. E. SENART, Vajrapâni dans les sculptures du Gandhâra (Actes du X1V° Congrès des Orientalistes, 1r° partie, pp. 121-]31).

  2. FoucxER, les Bas-Reliefs gréco-bouddhiques du Gandhdra, p. 565 et fig. 282.