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0146 Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2
Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2 / Page 146 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000254
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422   LA SCULPTURE BOUDDHIQUE

i

C'est pourquoi Yeou-t'ien (le 'roi Udayana) 1, songeant avec affection à la sagesse, fit fondre de l'or pur pour représenter le merveilleux visage; Mou-lien (Maudgalyâyana), par admiration pour la vertu, sculpta le bois de santal afin de figurer la sainte image. Quand la séparation eut lieu brusquement, voilà ce que firent certains 2. A combien plus forte raison 3 agiront de même Yuan- O et d'autres qui doivent mettre leur confiance dans le mystérieux monde à venir 1 et qui vivent mille ans trop tard, qui, en avant, ne trouvent plus le premier char sur le Pic du Vautour, et, en arrière ne rencontrent point encore le précieux attelage sous l'arbre aux Fleurs de Dragon' ; s'ils ne plantent pas par avance quelques faibles causes (de bonheur) et si leur coeur ne persiste pas à prier (le Buddha) et à se tourner vers lui, comment pourront-ils s'affranchir de ce monde impur et chercher au loin les trois réunions 6 ?

Celui qui plante des causes (de bonheur) en vue de la Bodhi doit nécessairement se munir de motifs (de prospérité future) en compagnie d'excellents amis (kalyânamitra) ; celui qui va sur la mer en quête de denrées précieuses prend pour guide un pilote. Ainsi le péché de Che wang (le roi Ajâtaçatru), grâce à K'i-p'o (Jîvaka) fut mis en lumière ' ; le recul de Siu-ta, grâce au dieu de la porté, fut reconnu (pour une faute) 8. Si on raisonne sur ces exemples, on voit

it

Mais la valeur technique de l'expression reste obscure. L'idée générale est que, pour tous les êtres soumis aux conditions du

inonde sensible, la mort est inévitable.

I . D'après la tradition rapportée par Hivantsang (trad. Julien, Ilémoires, t. I, p. 284), lorsque le Buddha monta au palais des deus pour expliquer la Loi en faveur de sa mère, le roi Udayana pria Maudgalyâyana d'envoyer au ciel un artiste qui pùt contempler la figure du Buddha et exécuter, d'après ce modèle, une statue en bois de santal. Cependant une note de Julien à ce passage prouve que, d'après une autre tradition, la statue faite sur l'ordre du roi Udayana était en or; notre inscription parait prou%-er que certains textes distinguaient entre la statue fondue en or par le roi Udayana et la statue sculptée en bois de santal par Maudga1yâyana.

  1. J'adopte ici la traduction de M. Pelliot (BEFEO, 1909, p. 382).

  2. On lit autrefois des images dit Buddha dès qu'on se trouva séparé de lui. A combien plus forte raison les hommes qui vivent plus de mille ans après le Buddha devront-ils faire des statues pour conserver le souvenir du maitre disparu.

  3. M. Pelliot (B E F E O, 1909, p. 383) a établi avec certitude la lecture. Cette

expression désigne le monde à venir auquel présidera le Buddha Maitreya. L'idée est que les donateurs sont venus trop tôt pour rencontrer Maitreya et trop tard pour voir et entendre Çâkyamuni. 11 ne leur reste donc plus que la ressource de faire une statue pour suppléer à l'absence d'un Buddha réel.

  1. C'est la même idée que dans la phrase précédente : les donateurs vivent trop tard pour connaître le Buddha Çâkyauiuni qui prêcha pour la première fois la Prajnâpâramitâ sur le Pic du Vautour (Grdhrakûta) ; ils vivent trop tôt pour voir le Buddha Maitreya qui expliquera la Loi sous l'arbre aux Fleurs de dragon (nâgapuspa).

  2. Il s'agit des trois réunions qui se tiendront sous l'arbre aux Fleurs de dragon At

E   le lorsque le Buddha futur, Maitreya,
iendra expliquer la Loi. Cf. I-TS[5G, les Religieux éminents, trad. fr., p. 25, n. I.

  1. Le terme   est une abréviation de

   P"J I] A-chii-che-wang = le roi AjI-

taçatru. Le roi, meurtrier de son père, était tourmenté par ses remords ; il s'adressa au médecin Jiv aka ; celui-ci lui révéla que la cause de ses souffrances était morale et l'amena au Buddha.

  1. Sudatta, qui n'est autre qu'Anâthapindika, se trouvant à ßâjagrha, logea chez un maître de maison qui s'apprêtait à recevoir

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