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0259 Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2
Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2 / Page 259 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000254
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LES GROTTES DE LONG-MEN   535

de leurs quatre faces et présentant le texte complet du Houa yen

king   ; ~.1; on croit que ce travail a été exécuté la seconde
année t'ien pao (551), de la dynastie des Ts'i septentrionaux. Sous la même dynastie, entre 570 et 575, on a gravé en très gros caractères sur une paroi rocheuse du T'ai chan le texte du Kin kang Iiing

2. Dans le temple de la montagne Fang-chan   , dans la
province de Tche-li, on voit actuellement 145 dalles sur lesquelles se lit le texte de plusieurs sûtras gravés selon toute vraisemblance au septième siècle de notre ère ; dans le même endroit 2.740 dalles sont empilées dans des chambres dans le roc ; d'après une tradition digne de créance 4.260 autres dalles sont enfouies dans le soli. Innombrables enfin sont, sur tout le territoire de la Chine, les colonnes octogonales appelées tch'ouang lit sur lesquelles on peut lire les sûtras contenant les dhâranis, ou prières magiques, les plus efficaces. Nous constatons ainsi qu'une des manières dont s'est manifesté le zèle des dévots bouddiques en Chine, a été, aussi bien à Long-men que dans d'autres endroits, de confier à la pierre le texte des livres saints afin de le rendre impérissable.

Considérons maintenant les inscriptions de Long-men qui sont de véritables dédicaces et tâchons de voir ce qu'elles peuvent nous apprendre. Tout d'abord, celles d'entre elles qui sont datées sont assez nombreuses pour nous permettre de délimiter les époques où le pèlerinage fut fréquenté4. Il suffit pour cela de dresser le tableau ci-dessous, dans lequel les nombres en caractères gras indiquent les années, tandis que les nombres écrits en chiffres ordinaires désignent les estampages afférents respectivement à ces années :

  1. Cf. K K L,, vt, 26 a.

  2. Cf. mon livre Le T'ai chan, p. 82.

  3. Cf. Vaudescal, Les pierres gravées du Chê king chein et le Yan kiû sséu (dans Journal asiatique, mars-avril 1914, pp. 375-459).

  4. 11 faut mettre hors cadre la petite dédicace de l'année 915 (estampage 274), qui est entièrement isolée et qui n'atteste qu'une initiative individuelle ; quant à l'inscription de 1602 (estampage 100), elle nous donne une liste de souscripteurs, mais nous igno. rons à quelle destination furent employées

les sommes, d'ailleurs minimes, qu'ils réunirent ; à supposer, ce qui n'est pas certain, que le produit de cette _collecte ait été employé à une oeuvre pie, il était insuffisant pour payer les frais d'une statue de grande taille. Enfin les inscriptions do 950 (estampage 119), de 1026 (estampages 341 et 371), de 1113 (estampage 13) et de 1462 (estampage 67) n'ont rien de bouddhique. On peut donc dire que le défilé de Long-men cessa d'être un foyer de dévotion dès le milieu du huitième siècle.