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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0073 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
五百の物語と寓話 : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / 73 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES BOUDDHIQUES (N° 10)

39

Ce roi était bon et pitoyable ; il avait constamment des sentiments compatissants ; il s'affligeait sur les souffrances de tous les êtres et avait fait avec serment le voeu de les sauver ; il s'appliquait au bien sans se lasser; le glaive et le bâton n'étaient pas mis en usage (1); ses ministres .et son peuple n'avaient aucune haine contre lui ; le vent et la pluie venaient au temps voulu ; les richesses et les céréales affluaient en abondance.

Le petit roi d'un royaume voisin se conduisait avec cruauté et ne connaissait d'autre règle que ses passions et sa perversité ; son royaume étant inculte et son peuple étant pauvre, il dit à ses ministres assemblés : « J'ai entendu parler de Tch'ang=cheou ; son royaume, riche et prospère, n'est pas éloigné d'ici ; (ce roi) a des sentiments de bonté et ne tue pas ; il n'a point préparé d'armes et de cuirasses ; je désire le dépouiller; y réussirai-je? » Tous ses ministres l'ayant approuvé, il mit alors en campagne des guerriers et arriva sur la frontière du grand royaume ; les officiers préposés à la garde extérieure accoururent pour informer le roi de ce qui se passait et lui exprimer leur désir de prendre des mesures de défense.

Tch'ang-cheou tint alors conseil avec ses ministres et leur dit : « Si ce roi est venu, c'est uniquement parce qu'il convoite la population nombreuse et les trésors abondants de mon royaume. Or, si je lui livre bataille, je ferai certainement du mal aux vies des gens de mon peuple ; pour un profit personnel, nuire au peuple, c'est le fait d'un homme avide, mais non d'un homme bon; je ne me conduirai point ainsi. » Ses ministres lui dirent tous : « Nous nous sommes depuis longtemps exercés aux stratagèmes militaires et aux lois de la guerre ; nous vous demandons la permission de détruire nous-mêmes (l'ennemi) ; ne préoccupez point de cela votre sainte pensée. »

(1) On ne punissait perscnne ni de la peine capitale, ni de la bastonnade.