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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0177 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
五百の物語と寓話 : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / 177 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES BOUDDHIQUES (No 41)   11:3

No 41.

Trip., VI, 5, p. 67 r°-68 r0.)

Sùira du roi Pou-ming.

Voici ce que j'ai entendu dire : Un jour, le Buddha se trouvait à Çrâvastî, dans le Jetavana, dans le jardin d'Anâthapindada. Le Buddha dit aux Bhiksus : Autrefois le Bodhisattva était le roi d'un grand royaume ; il se nommait P'ou-ming (1) (Samanta prabhâsa) : sa bonté et sa compassion s'étendaient avec éclat ; dans les dix directions de l'espace on chantait et on se réjouissait ; le peuple se confiait en ses bienfaits comme un enfant affectueux qui témoigne sa préférence à ses parents.

Dans un royaume voisin il y avait un roi qui gouvernait par l'application stricte des lois ; sa force était telle qu'il triomphait des lions ; en courant il attrapait les oiseaux au vol. Une fois, son chef de cuisine, manquant de viande, courut dès le matin au marché pour en chercher ; sur la route il aperçut le corps d'un homme qui venait de mourir; il le prit et en fit un plat de viande; le goîit en était comme si on avait réuni toutes les viandes d'animaux ; le lendemain, il en fit un mets d'une suavité que rien n'égalait. Le roi ayant interrogé à ce sujet son intendant, le chef de cuisine revint dire toute la vérité et, se prosternant la tête contre terre, avoua ce qu'il avait fait. Le roi, éprouvant un sentiment de honte, dit : « La chair humaine serait-elle suave ? » Cependant il ordonna secrètement à son chef de cuisine de faire de cette viande son ordinaire.

L'Honoré du monde dit : Celui qui fait grand cas des saveurs n'attache pas d'importance à la bonté et à la sa-

(1) C'est ce roi qui tient le rôle joué par Sutasoma dans le jàtaka 537.