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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0290 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
五百の物語と寓話 : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / 290 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000294
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256   CONTES BOUDDHIQUES (No 71)

de lenteur en rapportant le banc, elle frappa l'enfant; le marchand se mit à rire derechef. Non loin de là, se trouvait un petit garçon qui sautait et jouait en agitant un tambourin; le marchand se mit encore à rire à ce sujet. En outre, un fils, dont le père était malade, offrait un boeuf en sacrifice à un démon; le marchand rit aussi à ce sujet. Puis, une femme, tenant un enfant dans ses bras, traversa la place du marché en se promenant; l'enfant lui lacérait la figure, et le sang qui coulait de ses blessures lui zébrait le cou ; le marchand en rit encore.

Alors la femme de l'homme riche lui demanda : « Vous vous tenez debout devant moi en riant sans vous arrêter; si je viens de frapper mon petit garçon, c'est à cause de vous que j'étais irritée. Pourquoi riez-vous ?» Le marchand répondit : « Vous et moi, nous avons été d'excellents amis ; maintenant m'avez-vous oublié ? » La femme, toute déconcertée, sentit s'augmenter son déplaisir et trouva étranges les propos du marchand. Celui-ci répondit : « Si j'ai ri quand vous avez frappé votre petit garçon (en voici la raison) : ce petit garçon était (autrefois) votre père; son âme, entraînée dans le cycle des transmigrations, est devenue maintenant votre' propre fils; dans le temps d'une seule génération vous ne reconnaissez plus celui qui fut votre père ; combien plus (ignorante serez-vous) quand il s'agira de fort longues périodes de temps. Quant à l'enfant qui agitait un tambourin, il était précisément un boeuf; quand ce bœuf fut mort, son âme passa dans le corps du fils du maître du bœuf ; or, on s'était servi de la peau de ce boeuf pour la tendre en travers de ce tambourin ; maintenant cet enfant qui joue en agitant le tambourin, en sautant et en s'amusant, ne s'aperçoit pas que cette peau est celle de son ancien corps ; c'est pourquoi j'ai ri. Quant à l'homme qui sacrifiait en tuant un boeuf, c'était pour demander que la vie fût laissée à son père malade; mais, chercher à obtenir la vie au prix de la mort, c'est ce qu'il y a