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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0201 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
五百の物語と寓話 : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / 201 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES BOUDDHIQUES (No 45)   167

« J'ai recueilli un petit garçon abandonné par le ciel et je le nourris avec du lait. » Le maître de maison, tout confus et repentant, recommença à élever l'enfant pendant quelques mois ; puis, sa femme ayant mis au monde un fils, ses mauvaises pensées revinrent ; comme précédemment, il enveloppa derechef l'enfant dans une étoffe de coton et le déposa dans une ornière ; l'enfant songea dans son coeur aux trois joyaux bouddhiques et dirigea sur son père toute sa bienveillance. Au matin survinrent plusieurs centaines de chars qui appartenaient à un marchand et qui, dans leur route, devaient passer par là ; mais les boeufs trébuchèrent et refusèrent d'avancer ; le marchand alla voir quelle en était la raison ; il aperçut l'enfant et dit tout surpris : « Ce petit garçon qui vient du souverain céleste, pour quelle cause se trouve-t-il ici? » Il le prit donc dans ses bras et le placa dans un char ; les boeufs avançèrent alors aussi aisément que de l'eau qui coule.

Vingt li plus loin, on fit reposer les boeufs auprès d'un relais de poste; il y avait là une veuve sans enfants qui adressa au marchand cette requête : « Veuillez me faire don de cet enfant pour qu'il me secoure quand je serai vieille et misérable. » Le marchand le lui donna en effet ; cette veuve ne nourrissait pas depuis longtemps l'enfant lorsque le maître de maison, cette fois encore, en fut informé et dit tout contrit : « Mon manque de bonté nuit à la bienveillance céleste. » Il demanda donc, et obtint au prix de beaucoup de richesses que l'enfant revînt chez lui ; il se fît des reproches en sanglotant et éleva de la même manière les deux enfants.

Au bout de quelques années, il s'aperçut que l'intelligence de l'enfant qu'il avait recueilli était merveilleusement souple et étendue ; il conçut de nouveau de mauvaises pensées et se dit : « La perspicacité de cet enfant dépasse toute mesure ; tel n'est pas le cas pour mon fils qui sera certainement asservi par lui. » Il l'enveloppa donc