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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0191 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
五百の物語と寓話 : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / 191 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES BOUDDHIQUES (No 43)   157

toutes les fautes qui viennent de la bouche il y avait coupé court ; les perversités qui naissent dans le coeur, envie, colère, cupidité, désirs déréglés, (en un mot) toutes les souillures du coeur, il les avait anéanties. I1 croyait que pour le bien il y a des récompenses heureuses et pour le mal des châtiments funestes. Il s'était fait une hutte d'herbes et une natte de joncs ; pure, calme et sans désirs, sa résolution était comparable à l'or céleste.

Dans cette montagne se trouvait une eau courante où poussaient des lotus ; toutes sortes de fruits doux et bons entouraient ses bords : (Chan) se levait de bonne heure pour cueillir des fruits ; avant même de les avoir goûtés, (il savait) par avance s'ils étaient doux. Sa bonté éclairait au loin ; les animaux venaient se confier à lui. Un jour que ses deux parents avaient soif, Chan était allé puiser de l'eau ; or le roi du royaume de Kia-yi (Kâçî) était entré dans la montagne pour chasser ; il tendit la corde de son arc et décocha une flèche pour tirer sur un grand cerf de la montagne et, par méprise, il atteignit Chan à la poitrine ; le poison de la flèche se répandit ; les souffrances (du blessé) seraient difficiles à décrire ; regardant de tous côtés, il s'écria en pleurant : « Quel est l'homme qui, avec une seule flèche, a mis à mort trois religieux (1) ? mes parents sont âgés ; en outre, tous deux ont perdu la vue ; dès le jour où ils ne m'auront plus, ce sera pour tous deux la fin de leur vie. » 1.1evant la voix, il se lamentait en disant : « (On tue) l'éléphant à cause de ses défenses, le rhinocéros à cause de sa corne, le martin-pêcheur à cause de ses plumes; mais moi je n'ai ni défenses, ni corne, ni

plumes éclatantes comme le soleil ; pourquoi dois-je mourir ? » En entendant ses lamentations, le roi descen-

dit de cheval et lui demanda : « Que faisiez-vous au f ond de ces montagnes ? » Il répondit : « Moi et mes deux

(1) A savoir Chan lui-même, son père et sa mère.