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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0238 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
五百の物語と寓話 : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / 238 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000294
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201   CONTES BOUDDHIQUES (N° 54)

et le remplirent du parfum de lchan-l'an (candana = santal), ils rassemblèrent tout ce qu'il y avait de précieux dans le royaume pour en faire le vihâra du Buddha et cette construction fut étincelante et magnifique comme un palais des devas ; la renommée s'en répandit dans les royaumes voisins et il n'y eut personne qui ne sautât de joie. 0r, avant que le Buddha dût pris place (sur le siège qui avait été préparé pour lui), ce prince de naissance secondaire (dont nous avons parlé plus haut) vit ce bâtiment et dit : « La somptuosité de ce vihâra et la beauté de toutes ces matières précieuses n'ont leurs égales que dans le palais du souverain des devas. » Il dit encore : « Avant que le Buddha soit venu ici, je m'assiérai une fois sur son siège et ce sera là un acte que je ne regretterai pas jusqu'à la fin de mes jours. » Un certain T'eou-k'ia-mo (Duskâma ou Duhkhakâma) (1), courtisan ami du prince, lui répondit : « Quel mal y aurait-il à cela ? » Il monta donc sur le siège.

Un vaillant soldat de la famille des Çâkyas l'en reprit d'une voix forte, disant : « Même le souverain des devas ne s'assiérait pas sur l'honorable siège du Bienheureux. Comment le fils d'une servante se permet-il de monter sur ce siège ? » Il brisa donc le siège et en mit un autre à la place. Quand le prince fut sorti, il dit à son ami : « L'affront qu'on vient de me faire ne saurait être- surpassé. Si je deviens roi, n'oubliez pas cela. » L'ami lui dit : « Nous sommes d'accord. »

Puis le prince entoura de soins sa mère dans le désir d'être nommé héritier présomptif. Sa mère usa de toutes ses séductions pour demander ce que désirait son fils ; le roi lui, répondit : « Depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, jamais on n'a entendu parler de chose pareille ; cessez de tenir ces discours inconsidérés qui n'attireraient sur vous

(1) Dans le Ts'eng yi a han king (Trip., XII, 2, p. 30 vo), ce personnage est appelé le fils de brahmane Hao-k'ou4 T ; Hao-k'ou (« aimer-souffrance ») est une traduction et non une transcription.