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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0116 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
五百の物語と寓話 : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / 116 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES BOUDDHIQUES (NO 23)

ne l'égalait; elle devint enceinte, et, quand le terme fut venu, elle mit au monde cent oeufs ; depuis la reine jus= qu'aux concubines, toutes les femmes du harem étaient jalouses d'elle ; elles avaient taillé par avance un morceau de bananier de manière à lui donner la forme d'un démon; quand elle fut sur le point d'accoucher, elles lui couvrirent le visage de ses cheveux épars, puis elles enduisirent ce morceau de bananier des humeurs impures (de l'accouchée) et le présentèrent au roi ; toutes ces personnes perverses obscurcirent la clairvoyance du roi qui ajouta foi à leurs tromperies ; puis, ces méchantes femmes mirent les oeufs dans une cruche qu'elles jetèrent dans le courant du fleuve après en avoir fermé strictement l'orifice.

Çakra, souverain des devas, descendit et scella l'orifice de son sceau; tous les devas protégèrent la cruche qui, après avoir suivi le courant, finit par s'arrêter et s'implanta dans le sol comme une colonne. Le roi qui régnait sur ce royaume du cours inférieur du fleuve, aperçut de loin, du haut d'une tour, la cruche qui descendait au fil de l'eau; un éclat l'illuminait comme s'il y eût eu là quelque chose de surnaturel; il la recueillit pour l'examiner et aperçut l'empreinte du sceau du souverain (Çakra) ; il le rompit et trouva les cent oeufs ; alors il ordonna à cent de ses femmes de les couver et de les tenir au chaud ; lorsque le terme fut arrivé et que les corps furent formés, ces œufs donnèrent naissance à cent garçons ; dès leur naissance, ils eurent la perspicacité de saints supérieurs ; sans qu'on leur expliquât rien, ils comprenaient par eux-mêmes ; la beauté de leur aspect l'emportait sur toute autre personne dans le monde ; leurs marques distinctives étaient telles qu'il y en a rarement de pareilles; leur vigueur et leur énergie étaient cent fois plus grandes que celles de tous les hommes ; l'écho de leur voix était semblable au rugissement du lion.