国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

> > > >
カラー New!IIIFカラー高解像度 白黒高解像度 PDF   日本語 English
0340 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
五百の物語と寓話 : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / 340 ページ(白黒高解像度画像)

New!引用情報

doi: 10.20676/00000294
引用形式選択: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR読み取り結果

 

306   CONTES BOUDDHIQUE (No 8J)

un aspect si parfaitement laid qu'on en voit rarement de tels dans le monde. Dès que cet enfant eut atteint l'âge où

on perd ses dents de lait, il fut intelligent, instruit et perspicace ; nul ne pouvait lui être comparé pour la

sagesse à faire des combinaisons ; sa vigueur était telle   j

qu'il pouvait renverser un éléphant ; il attrapait en courant les faucons au vol ; quand il élevait la voix, le son

retentissait comme un rugissement de lion ; sa renommée se répandait au loin et au près ; les_ huit régions du monde s'exclamaient d'admiration.

Le roi prit pour la lui donner en mariage, la fille d'un roi voisin ; celle-ci se nommait Clarté de Lune ; elle était belle et gracieuse ; elle était abondamment pourvue de toutes les qualités qu'on aime ; elle avait sept soeurs plus jeunes, qui étaient aussi d'une beauté remarquable. La reine craignit

que Clarté de Lune ne prît en horreur l'aspect du prince hé-

ritier ; elle eut donc recours à un artifice et lui dit : « C'est une antique règle de notre royaume que les époux ne doi-

vent pas se voir de jour ; c'est là un usage fort important;

princesse, ne manquez pas à cette règle. » Elle répondit qu'elle y consentait avec respect et qu'elle ne se permet-

trait pas de transgresser ses instructions. A partir de ce moment, le prince héritier entra et sortit sans que jamais elle pût distinguer sa figure.

Le prince réfléchit profondément sur le fait que le pays de la princesse était en rivalité avec sept autres royaumes ;

les disputes à main armée ne s'apaisaient jamais ; le peuple

en gémissait : « Je veux, pensa-t-il, trouver un moyen d'assurer la paix. » Il se dit en lui-même : « Mon extérieur

est fort laid ; si la princesse le voit, elle ne manquera pas de s'en aller ; quand elle sera partie, le monde sera calme et la foule du peuple sera tranquille. ».

Tout joyeux, il annonça à la reine (sa mère) qu'il voulait voir une fois la princesse, sa femme, pour contempler son visage. La reine • lui dit : « Votre extérieur est affreux,