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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0075 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
五百の物語と寓話 : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / 75 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000294
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(:O\TL•'S ß0t'nnI11Ql.L•'S (No 10)   41

et à sauver la vie de tous les êtres; il vint donc de loin pour lui confier sa misère ; lui aussi se reposa sous l'arbre; (lui et Tch'ang-cheou) s'interrogèrent mutuellement et se racontèrent l'un à l'autre leur histoire. Le brahmane fut stupéfait et dit : « 0 roi céleste, pourquoi vous trouvez-vous dans cette situation ? » Tout en larmes il lui exposa ceci : « Je n'ai plus beaucoup d'années à vivre ; c'est pourquoi j'étais venu vous adresser ma requête dans l'espérance que vous nie conserveriez ce qui me reste de vie. Puisque, ô grand roi, vous avez perdu votre royaume, ma vie est finie. » Alors il se mit à se désoler. Le roi dit : « Vous êtes venu pour me confier votre misère ; or il s'est trouvé précisément que j'avais perdu mon royaume et que je ne pouvais vous secourir ; n'est-ce pas en effet affligeant ? » Il essuya les larmes du brahmane et lui dit : « J'ai entendu dire que le nouveau roi avait promis une forte récompense (à qui me livrerait) ; prenez ma tête et vous pourrez obtenir ce don considérable. » L'autre répondit : « Je ne saurais le faire ; je m'inclinais de loin devant votre divine majesté dont la bonté sauve tous les êtres et dont la bienfaisance égale le ciel et la terre ; c'est pourquoi j'ai quitté mon pays dans l'espérance que vous me feriez la grâce de me secourir; mais maintenant, vous m'ordonnez de vous couper la tête; je ne saurais vous obéir. » Le roi dit : « Le corps est un instrument corruptible; comment pourrait-on le protéger ? Tout vivant doit mourir; quel est celui qui se conserverait perpétuellement ? Si vous ne prenez pas (mon corps), il retournera en poudre. » Le brahmane répondit : « 0 roi céleste, vous avez une charité divine; puisque vous êtes résolu à sacrifier votre vie pour sauver ma chétive personne, je désire que, tout en restant les mains libres, vous veniez à ma suite. » Le roi le suivit aussitôt.

Ainsi, l'officier préposé à la porte de la ville le chargea de liens et informa son souverain de ce qui était arrivé.