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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0166 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
五百の物語と寓話 : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / 166 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000294
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132   CONTES BOUDDHIQUES (No 39)

Buddha leur dit : « Je vois que, dans le monde, on ne se lasse point de ces cinq désirs sensuels.

Autrefois il y avait cinq cents marchands qui étaient allés en mer pour faire fortune ; parmi eux se trouvait un

homme prudent et sage nommé Mi-lan (1), qui était un maître et un guide pour la foule. Dans la mer se trouvait un poisson divin nommé mo-Xie (makara) qui heurta et brisa le bateau en sorte que tous périrent. Mi-lan put à grand'peine se sauver en montant à cheval sur une planche ; poussé par le vent, il aborda au rivage ; le nom de cette localité était Pi-mo ; étant monté sur le rivage, il errait de ci et de là, espérant reprendre des forces et se reposer; il aperçut un petit sentier dans lequel il s'engagea; il vit de loin une ville d'argent; les arbres y étaient luxuriants et au milieu d'eux il y avait des étangs pour se baigner; (cette ville) avait un pourtour qui formait quatre faces de l'eau douce l'entourait. Quatre belles femmes aussi gracieuses que des déesses vinrent à la rencontre (de Mi-lan) ét lui dirent : « Pour traverser la vaste mer, les fatigues que vous Avez endurées ont été nombreuses; nous vous félicitons fort d'être heureusement arrivé maintenant dans cette ville d'argent; au milieu de cette ville est un

(1) Dans l'Avadâna ataka, le nom de ce personnage est en sanscrit Maitrakanyaka; dans le Jâtaka 439, son nom est en pâli Mittavindaka; sur les bas-reliefs de Pagan, son nom est Mittavinanda; enfin, en chi-

nois, nous relevons, à côté de la transcription Mi-laii   rai, la trans-

cription Mi-lien   7g dans le texte du King lu yi siang (Trip., XXXVI,

3, p. 54 v°-55 ro). Quelles que soient les différences qu'on relève entre ces noms, il semble bien qu'on puisse y discerner un élément initial commun qui se ramènerait à Mithra ou Mihil ou Mihr; on sait que, dès le commencement de notre ère, le nom de Mithra s'était altéré en Mihir, comme l'atteste le nom de Meherdates attribué par Tacite (A. XI, 10) A Mithridate V. D'autre part, il est vraisemblable que la légende indienne du supplice de Mi-lan, de même que la légende grecque du supplice d'Ixion, dérivent de la fausse. interprétation d'une image représentant le dieu du soleil avec la roue qui est son attribut (sur le symbolisme de la roue, voyez le beau mémoire de H. Gaidoz dans la Revue archéologique, 1884 et 1885). On peut donc se demander si Mi-lan n'était pas à l'origine Mithra, le génie de la lumière céleste.