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0043 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 43 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES BOUDDHIQUES (No 2)   y

est en un péril extrême. » Le roi répliqua : « Ne craignez point, ne craignez point; je vous garantis la vie sauve. » Cependant l'épervier arriva à la suite de la colombe et s'adressa au roi en ces termes : « Ma colombe est venue ici; cette colombe est ma nourriture; je désire, ô roi, que vous me la rendiez. » Le roi dit : « La colombe est venue et m'a confié sa vie; je lui ai accordé asile; or, quand j'ai donné ma parole, j'y reste fidèle et je ne m'en écarte jamais. Si vous tenez à avoir de la chair, je vous en donnerai en suffisance et je ferai en sorte qu'il y en ait un poids cent fois plus considérable (que celui de la colombe). » L'épervier dit : « Mon seul désir est d'avoir cette colombe et je n'ai que faire d'autre chair; ô roi, comment seriez-vous bienfaisant envers autrui si vous m'enlevez ma nourriture ? » Le roi dit : « J'ai déjà accordé asile; ma promesse est lourde comme le ciel et la terre ; de quel coeur pourrais-je m'en éloigner? Que faut-il vous donner pour que vous renonciez à cette colombe et que vous vous en alliez content? » L'épervier dit : « S'il est vrai, ô roi, que votre bonté ne manque jamais de secourir tous les êtres vivants, coupez, ô roi, de votre chair en quantité égale au poids de la colombe; je l'accepterai avec joie. »

Le roi dit : « Fort bien. » Alors il se coupa lui-même de la chair de ses hanches et la pesa pour qu'elle égalât en poids la colombe; mais la colombe devenait de plus en plus lourde et il continuait donc à se couper de la chair ; quand toute la chair de son corps eut été enlevée, elle ne formait pas encore un poids équivalent; les souffrances que lui causaient les blessures de son corps étaient infinies ; cependant le roi, à cause de son coeur bienveillant et patient, voulait sauver la vie de la colombe ; il donna derechef cet ordre à un des ministres qui étaient près de lui : « Tuez-moi promptement et mettez la moelle de mes os dans la balance pour que le poids de la colombe soit égalé. Je sers tous les Buddhas ; j'accepte les sévères

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