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0057 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 57 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES BOUDDHIQUES (N° 6)   23

et, par la clairvoyance de sa pénétration surnaturelle, il aperçut ce qu'avait fait le deva (Çakra); dans les airs il y eut une voix qui lui dit : « Pourquoi ne le tuez-vous pas au plus vite ? » Le roi répondit : « J'ai appris que Je souverain Çakra secourait universellement tous les êtres vivants ; son coeur sincère a de la compassion et sa sollicitude dépasse celle d'une tendre mère; tous les êtres qui sont animés de sang ont reçu sans exception ses faveurs. Si cependant il s'est conduit maintenant ainsi, n'est-ce pas parce qu'il redoutait que je prisse sa place de souverain ? »

Cependant Çakra, qui avait conçu des intentions malfaisantes, vit ses crimes arriver à maturité et sa punition décidée ; il entra vivant dans (les enfers de) la Grande Montagne (1). Les devas, les hommes, les nâgas et les démons proclamèrent tous que cela était bien. Alors le roi, souverain du pays, grâcia la femme et le fils (du premier roi) ; quand les deux rois eurent une entrevue, ils s'interrogèrent sur l'origine de tout cela et se racontèrent entièrement ce qui s'était passé ; dans le royaume, tous, grands et petits, versaient des larmes. Le roi, souverain du pays, partagea son royaume et en donna la moitié à l'autre roi pour qu'il la gouvernât; les ministres et le peuple de l'ancien royaume de cet autre roi s'informèrent de l'endroit où il se trouvait et vinrent tous à sa rencontre ; les princes et les peuples de ces deux royaumes étaient partagés entre la pitié et la joie.

(Le Buddha dit :) « Celui qui en ce temps était le roi, c'est moi-même; sa femme, c'était K'ieou-yi (Gopâ) (2); son fils, c'était Lo-yun (Rahula) ; le souverain des devas, c'était

  1. Cf. p. 6, n. 1.

  2. Surnom de Yaçodhara, mère de Rahula. La transcription K'ieou-yr (Kiu-yi 1 A dans l'édition de Corée) suppose l'usage, au moins dans

la langue parlée par les premiers missionnaires, de la prononciation go-i, forme normalement altérée de gopi = gopâ.