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0210 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 210 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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176   CONTES BOUDDHIQUES (N° 46)   .

nant la multitude de vos guerriers est plus nombreuse que ne le sont les sables de la mer ; pourquoi vous affligez-vous de ne pouvoir parvenir jusqu'à cette île ? Que chacun d'eux porte une pierre et en obstrue la mer : vous pourrez ainsi faire une haute montagne ; vous n'aurez plus alors qu'à passer dans l'île. » Le roi des singes le nomma donc surveillant de l'entreprise; la foule des singes suivant son avis, porta des pierres, et le travail fut achevé; tous purent traverser et ils entourèrent l'île de leurs rangs pressés.

Alors le l'Aga suscita un brouillard empoisonné ; toute la multitude des singes tomba malade et il n'y eut aucun d'eux qui ne fût gisant à terre ; les deux rois s'affligeaient lorsqu'un petit singe leur dit avec insistance : « Je vais faire en sorte que la maladie des singes soit guérie ; ne tourmentez point vos augustes pensées. » Il appliqua donc une drogue divine dans le nez de tous les singes qui aussitôt relevèrent le nez et se remirent debout avec une force plus grande que précédemment.

Le nâga souleva alors le vent et les nuages pour obscurcir le soleil dans le ciel ; la lueur des éclairs illuminait la mer et se déchaînait avec violence ; les coups de foudre ébranlaient le firmament et secouaient la terre. Le petit singe dit : « Le roi des hommes est un habile archer ; or, là où est la lueur des éclairs, là est le nâga tirez une flèche pour supprimer ce fléau et pour assurer le bonheur au peuple ; personne parmi les saints ne pourra vous en vouloir. » Quand il y eut la lueur de l'éclair et la clarté de la foudre, le roi lâcha donc sa flèche qui fendit juste la poitrine du nâga ; le nâga mourut du coup de flèche qu'il avait reçu et tous les singes proclamèrent que c'était bien fait. Le petit singe prit la clef de la porte du nâga, ouvrit la porte et fit sortir la reine. Les devas et les esprits se réjouirent tous.

Les deux rois s'en retournèrent ensemble à la montagne d'où ils étaient venus. Ils s'exprimérent l'un à