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0279 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 279 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES BOUDDHIQUES (No 67)   246

N° 67.

(Trip., VI, 5, p. 78 r°.)

Saira du Bodhisattva sacrifiant sa personne pour sauver des marchands.

Autrefois le Bodhisattva était allé sur la vaste mer avec cinq cents marchands, afin de recueillir toutes sortes de denrées précieuses. Plusieurs mois après être entrés en mer, ils se trouvaient avoir amassé des objets précieux en si grande quantité que leur bateau en était plein ; ils se disposèrent alors à retourner dans leur pays; en route, ils furent surpris par une tempête ; les coups de tonnerre et les éclairs ébranlaient la terre ; les dieux des eaux se rassemblaient nombreux comme des nuages et formaient comme une muraille de tous côtés; de leurs yeux jaillissaient des vagues de feu qui bondissaient en arrosant les montagnes. Tous ces hommes se lamentaient en criant : « Nous allons mourir. » Saisis de terreur, ils changeaient de couleur et levaient les yeux vers le ciel en demandant pitié; le Bodhisattva, pénétré de tristesse, conçut alors un plan et dit : « Si je cherche à devenir Buddha, c'est uniquement en vue du bien de tous les êtres vivants; ce que les dieux de la mer redoutent le plus, c'est un cadavre; exposer sa vie pour secourir les autres, c'est là la noble action d'un homme éclairé ; si je ne verse pas sur la mer le sang de mon corps de manière que les dieux de la mer aient cela en horreur, il est à supposer que les gens qui sont sur le bateau n'atteindront jamais l'autre rive. » Il dit alors à tous ces hommes : « Formez une chaîne en vous tenant par la main et soutenez tous ensemble mon