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0205 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 205 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES BOUDDHIQUES (No 45)

171

dans un sac attaché à sa ceinture ; elle la détacha et doucement l'emporta ; puis elle en examina la teneur, et, stupéfaite, s'écria : « Quel homme funeste et méchant est celui qui, pour perdre un jeune homme excellent, en arrive à de telles actions ! » Elle déchira la lettre et lui en substitua une autre ainsi conçue : « Ma vie est sur son déclin; j'ai une grave maladie qui chaque jour devient plus pénible. Le brahmane un tel est mon ami; sa fille est sage et en outre clairvoyante ; elle est digne maintenant de devenir la compagne de mon fils; préparez avec la plus grande somptuosité des objets précieux et des pièces d'étoffes ; ayez soin que les cadeaux de fiançailles soient fort bons; qu'il y ait peu de cérémonies, mais des présents considérables. Le jour du mariage, conformez-vous à ces instructions. » Quand (la jeune fille) eut fini d'écrire cette lettre, elle la replaça dans l'enveloppe (I).

Le lendemain matin le jeune homme se remit en route ; le brahmane et tous les gens instruits l'accompagnèrent tous en lui exprimant leur admiration. Quand l'intendant eut reçu la lettre, il se conforma aux ordres qui y étaient contenus, et, muni de tous les présents d'usage, il se rendit chez le brahmane. Le brahmane et sa femme délibérèrent, disant : « Dans la cérémonie du mariage, on commence par choisir un intermédiaire, puis on s'informe .des noms personnels et on consulte les sorts ; quand l'autre parti s'est acquitté complètement de ces rites, c'est à nous•à donner notre consentement. Maintenant cependant, sans que le jeune homme ait eu recours à un entremetteur, les cadeaux de fiançailles sont arrivés. N'y a-t-il pas là de sa part manque d'égards ? » Mais quand ils se furent retirés pour se reposer, ils réfléchirent et dirent : « Que les garçons et les filles s'apparient, c'est ce qui a lieu de-

(1) Ce trait se retrouve dans la collection de contes Jaïnas, intitulé Kathdkoça (trad. Tawney, p. 172). Voyez aussi : CLOUSTON, Popular tales and fictions, t. II, pp. 458-466.