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0089 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 89 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES BOUDDHIQUES (N° 13)   55

et partit. Alors W en-tchou-che-li (ManjuCrî) remplaça miraculeusement le roi et sa femme par des personnages qui dirigèrent les affaires du royaume en sorte que tout se passa comme auparavant.

La femme du roi était la fille du roi d'un grand royaume; elle était d'une beauté sans égale ; ses mains et ses pieds étaient délicats ; elle était née et avait grandi au fond du palais et n'avait pas l'habitude du froid et des souffrances; en outre elle était enceinte et sa grossesse datait de plusieurs mois ; comme elle suivait à pied son maître, son corps entier devint douloureux; la plante de ses pieds se blessa et se déchira et elle ne put plus avancer; l'excès de sa souffrance la fit rester en arrière. Alors le brahmane revint sur ses pas et l'injuria en lui disant : « Vous êtes maintenant une servante et vous devez vous soumettre à la loi des servantes; il vous faut renoncer à votre élégance d'autrefois. » La femme, se prosternant à deux genoux, répondit : « Je ne me permettrais pas d'agir ainsi ; mais, me trouvant un peu épuisée, je me suis arrêtée pour me reposer. ); Il lui dit avec rudesse : « Venez promptement et suivez-moi en restant tout près de moi. »

Continuant sa route, le brahmane arriva sur la place du marché d'un royaume et vendit séparément son esclave et sa servante ; il les donna à deux maîtres qui demeuraient à plusieurs li de distance l'un de l'autre. Or, le maître de maison qui avait acheté cet esclave le chargea de garder cette habitation ('.) en lui recommandant d'exiger et de percevoir une taxe de tous ceux qui voudraient faire un enterrement et de ne pas les laisser agir à leur guise. En ce même temps, la femme du maître de qui dépendait la servante était fort jalouse ; du matin au soir elle forçait celle-ci à travailler sans jamais lui laisser de répit. Au

(1)   *. Ce terme est fort vague ; la suite du récit prouve qu'il s'agit

d'un domaine qui servait de lieu de sépulture.