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0272 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 272 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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238   CONTES BOUDDHIQUES (N° 65)

dans la place du marché ; c'est là la conduite d'un homme stupide et de bas étage ; ce n'est point une bonté comparable au ciel et à la terre, ni une abnégation digne d'un sage et d'un saint : voilà pourquoi j'ai ri. Autrefois le souverain volant jouissait d'un bonheur très élevé ; sa volonté devint arrogante et ses actes furent désordonnés ; Or maintenant il est le poisson qu'on vend au boisseau ; telle est la seconde cause (de mon rire). On ne pouvait supposer que cet homme céleste qui, pendant une longévité de 80.040.000.000 kalpas (1),appliqua sa pensée au vide, ne parviendrait pas à épuiser le vide et à atteindre à l'impersonnalité primitive ; cependant, quand sa part de bonheur fut terminée, il reçut un châtiment et maintenant il est dans ce boisseau ; telle a été la troisième cause de mon rire. »

Ânanda demanda : « Le souverain volant fut l'égal des devas vénérés et sa vertu fut fort haute; comment se fait-il qu'il n'ait pas pu échapper au châtiment ? » L'Honoré du monde répondit : « Le malheur et le bonheur n'étant pas véritables, comment seraient-ils permanents ? Sans doute celui qui occupe une position noble et glorieuse; s'il répand autour de lui les quatre bienfaits et s'il parvient à l'intelligence claire des quatre impermanences, peut échapper à ces malheurs. Mais_ celui qui profite de sa haute situation pour s'abandonner à ses penchants et qui se plaît à se livrer au mal, reçoit un châtiment après que sa part de bonheur est terminée ; c'est là ce qui a eu lieu de tout temps ; les calamités poursuivent un tel homme comme l'ombre accompagne le corps et comme l'écho répond au son. Comment serait-ce à dire que le bonheur ou le malheur viennent de ce qu'un homme a occupé une position élevée ou basse ? Quant à moi, dans ma vie antérieure j'étais un homme pur et croyant ; j'avais alors un voisin qui se plaisait à honorer

(1) Cf. p. 66, no