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0187 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 187 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES BOUDDIIIQUES (No 41)

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annonça quels avaient été ses bienfaits dignes d'un Buddha; la mère et l'enfant vécurent tous deux.

A-kiun s'en retourna, et, en suivant son chemin, il fut troublé parce que, après avoir eu la cruauté de tuer des hommes, il avait dit qu'il avait une bienveillance universelle. Se prosternant donc la tête contre terre, il interrogea à ce sujet le Buddha, qui lui répondit : « Quand le coeur d'un homme s'ouvre, le jour même où il a reçu la sagesse, on peut dire de lui qu'il vient de naître ; l'époque où il n'avait pas vu les trois Vénérables et où il n'avait pas encore accepté les défenses essentielles, il était comme l'enfant qui est encore dans la matrice et qui, bien qu'il ait des yeux, ne saurait voir, et, bien qu'il ait des oreilles, ne saurait entendre ; aussi dit-on de lui qu'il n'est pas encore né. » Le coeur d'A-kiun s'ouvrit alors et il obtint aussitôt la sagesse qui correspond au vrai.

Le Buddha dit aux bhiksus : Celui qui autrefois était P'ou-ming, c'est moi-même. Dans une existence antérieure, j'avais donné à (A-kiun) les quatre stances et il rendit simultanément la vie à cent rois, puis, dans l'existence actuelle, je lui ai fait obtenir la sagesse et je l'ai empêché de s'exposer à de terribles châtiments. A-kiun, dans une existence antérieure avait été un bhiksu qui prit sur son dos une mesure de dix boisseaux de riz et l'apporta dans un temple, et qui offrit un couteau qu'il avait fabriqué ; tout joyeux il loua les Vénérables, puis se retira après s'être prosterné. Pour avoir porté le riz sur son dos, il obtint beaucoup de force ; pour avoir offert le couteau, il obtint beaucoup d'objets précieux; pour s'être réjoui, il obtint la beauté; pour avoir loué les Vénérables, il obtint d'être roi ; pour les avoir adorés, tous les hommes de son royaume se prosternèrent devant lui. Quatre-vingt-dix-neuf hommes lui frappèrent la tête en sorte qu'il perdit la vie et c'est pour satisfaire cet ancien ressentiment qu'il leur coupa les doigts. La personne qui vint après les