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0208 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 208 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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174   CONTES BOUDDHIQUES (N° 46)

sillonnaient son cou et il dit : « A cause de moi seul, on va détruire la vie d'une multitude d'hommes du peuple ; notre royaume est perdu et il serait difficile de le sauver ; d'autre part, naître dans la condition d'homme est difficile à obtenir; je vais quitter le territoire du royaume; tout le monde alors sera en paix ; qui aura à souffrir ? » Le roi et la reine principale s'enfuirent donc en abandonnant le royaume. L'oncle du roi entra et s'établit dans ce royaume; il gouverna avec avidité et violence ; il faisait périr ceux qui étaient loyaux et droits ; il donnait des promotions aux flatteurs et aux trompeurs. Son gouvernement étant vexatoire, le peuple en souffrit ; l'irritation et les pleurs se succédaient sans interruption ; les habitants songeaient à leur ancien souverain et le célébraient dans leurs chants : tels des enfants filiaux qui pensent à leurs parents bien-aimés.

Cependant le roi et sa principale épouse demeuraient dans les forêts de la montagne. Or, dans la mer il y avait un méchant nâga qui s'éprit de la beauté de la reine ; il se métamorphosa en un brahmane; hypocritement, il joignit les mains, s'assit avec les jambes repliées, baissa la tête et réfléchit calmement ; il semblait un religieux au moment où il est plongé dans la méditation. En le voyant, le roi se sentit tout joyeux; chaque jour il allait cueillir des fruits pour les lui apporter en offrande. Le nâga épia le moment où le roi était parti et il s'empara de la reine qu'il emmena; il allait retourner dans sa demeure de la mer quand le chemin passa par un défilé étroit entre deux montagnes ; sur la montagne il y avait un oiseau gigantesque qui barrait le chemin de ses ailes étendues; il livra combat au nâga ; mais celui-ci frappa l'oiseau d'un coup de foudre et fit tomber son aile droite ; il put alors retourner vers la mer.

Le roi revenait après avoir recueilli des fruits, lorsqu'il ne vit plus la reine ; tout déconcerté, il s'écria : « Les malheurs laissés par ma conduite dans des vies antérieures vont-ils s'accumuler ? » I1 prit alors son arc, saisit ses