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0217 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 217 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES BOUDDHIQUES (No 49)   183

gouffre ; en ce temps, il y eut un corbeau et un serpent qui, d'effroi, tombèrent aussi dans le gouffre ; ils avaient le corps entièrement meurtri et blessé et tous aussi souffraient ; ils levaient les yeux vers le ciel et criaient lamentablement avec la voix d'un être aux abois et abandonné de tous. Le religieux en fut affligé ; il éclaira (le gouffre) avec une torche pour voir ceux qui s'y trouvaient et allongea le cou en versant des larmes ; s'approchant du gouffre, il cria : « Vous tous, ne vous désolez pas ; je vous retirerai de ce grave péril. » Il fit alors une longue corde qu'il suspendit pour leur permettre de monter ; ces trois êtres, qui prenant la corde avec le bec ou la bouche, qui la prenant dans ses mains, purent avoir la vie sauve. Tous se prosternèrent la tête contre terre et exprimèrent leurs remerciements en disant : « Notre vie était comme un flambeau qu'on emporte ; ô religieux, votre bonté s'étend partout sans limites ; vous avez fait que nous avons pu revoir la lumière du jour ; nous désirons, jusqu'à la fin de notre existence dans ce corps, vous fournir tout ce qui pourra vous manquer; c'est par de petits services que nous en reconnaîtrons un grand, et quand nous vous en rendrions dix mille, ils ne payeraient pas de retour le service unique (que vous nous avez rendu). » Le religieux leur dit: « J'étais roi d'un royaume ; mon royaume était grand et la population en était nombreuse ; par mes palais, mes joyaux et Ives femmes, je l'emportais sur tous les autres royaumes. Mes désirs étaient satisfaits aussi promptement que l'écho répond au son ; il n'était rien que je demandasse sans l'obtenir. Cependant j'ai estimé que ma royauté était un antre de haine ; j'ai pensé que les cou- leurs, les sons, les parfums, les saveurs, les vêtements ornés et les mauvaises pensées étaient les six épées qui tranchent notre corps, les six flèches qui percent notre personne ; c'est à cause de ces six choses mauvaises que nous restons dans le cycle des migrations pour y subir des