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0132 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 132 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES BOUDDH[QUES (N° 27)

Autrefois le Bodhisattva était un homme pur et croyant. Dans le royaume où il demeurait, le roi pratiquait la vraie doctrine ; il exhortait et guidait ses ministres et son peuple et leur faisait connaître les trois Vénérables (Buddha, Dharma, Samgha). Ceux qui observaient les défenses et qui se soumettaient aux abstinences, il diminuait pour eux les taxes et les exemptait des corvées. Les gens du peuple, grands et petits, voyant que le roi honorait les sages, feignaient pour la plupart d'être bons, mais pratiquaient des doctrines hérétiques.

Le roi examina ce que valait la conduite de son peuple en ce qui concerne les défenses du Buddha; il reconnut que ces gens étaient bons en apparence, mais souillés en réalité, et qu'ils étaient éloignés de la pure conversion que produit le Buddha. Il eut alors recours à un stratagème et fit promulguer l'édit suivant : « Ceux qui se permettront de pratiquer la religion bouddhique seront passibles d'être mis à mort sur la place publique. » Aussitôt tous ceux qui n'étaient bons que par feinte abandonnèrent la vraie doctrine et, suivant le penchant de leurs coeurs, revinrent à leurs hérésies premières.

Le Bodhisattva était un vieillard ; il possédait en lui la sagesse correcte, vraie, vaste et lumineuse ; en apprenant l'édit qui avait été rendu, il s'écria avec surprise : « Si, en renonçant à la vraie doctrine pour suivre l'hérésie, on obtenait de devenir souverain et roi, d'avoir une longévité égale en durée au soleil et à la lune, d'avoir une richesse et une noblesse sans égale, de jouir des six joies (1) au-

pères et des mères envers leurs enfants; 3° le roi qui gouverne suivant de bonnes lois; 4° les trois Joyaux (Triratna) qui profitent à tous les êtres et les réjouissent. — Dans la phrase que nous traduisons, il me

semble que l'expression 11 CI est l'équivalent de l'expression [I4    

et désigne les quatre sortes de bienfaits qui sont : libéralité, affabi-

lité, gouvernement bienfaisant, impartialité (cf. p. 2, n, 12).

(1) Les satisfactions des six organes des sens qui sont : l'oeil, l'oreille, le nez, la langue, le corps et la pensée (manas).