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0348 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 348 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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314   CONTES BOUDDHIQUES (No 82)

vertu sont perdues ; si je ne m'enfuis pas, ne serai-je pas dévoré par ce loup ? » Il se rendit donc dans un royaume étranger et loua ses services pour gagner sa vie ; il y avait alors un vieux laboureur qui n'avait point d'enfants, mais qui, en marchant parmi les herbes, avait recueilli une fille ; celle-ci était d'une beauté qui l'emportait sur celle de toutes les filles du royaume ; tout joyeux il l'éleva et en fit son héritière ; il rechercha un jeune homme pour en faire son mari, mais ne trouva personne dans le royaume qui en fût digne ; quand ce vieillard eût eu le Bodhisattva à son service pendant cinq ans et qu'il eut observé toutes ses actions depuis leur début jusqu'à leur accomplissement, il le loua du fond du coeur et dit au. jeune homme « J'ai une fortune suffisante ; je vous donne pour femme cette jeune fille ; soyez mes descendants. » La jeune fille avait une vertu surnaturelle ; elle émut le coeur du Bodhisattva qui l'accepta pour épouse. Au bout de peu de temps, il se rendit compte de ce qu'il avait fait et dit : « Je considère que, d'après la claire doctrine de tous les Buddhas, la beauté féminine est une flamme et l'homme est un papillon qui vole ; comme le papillon, il convoite la beauté de la flamme et il se voit lui-même brûlé. Ce vieillard a brûlé ma personne avec le feu de la beauté féminine ; par ses richesses, il m'a pêché par la bouche comme avec un appât. Les souillures du mariage ont ruiné ma vertu. » Il s'enfuit secrètement pendant la nuit.

Quand il eut marché pendant plus de cent li, il s'arrêta pour passer la nuit dans un relais où il n'y avait personne. Le maître du relais lui demanda : « Qui êtes-vous ? » Il répondit : « Je veux loger ici pour la nuit. » Le maître du relais l'ayant fait entrer, il aperçut un lit. magnifique avec toute sa literie et des joyaux étincelants ; (sur ce lit)) se trouvait une femme dont le visage ressemblait à celui de son épouse ; elle émut le coeur du Bodhi-