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0078 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 78 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES BOUDDHIQUES (N° 10)

manque de piété filiale. » Il replaça l'épée dans son fourreau et renonça à son projet. Le roi s'éveilla et dit : « Je viens de rêver que Tch'ang-cheng voulait me couper la tête. Qu'est-ce que cela signifie ? » (Le prince) répondit : « Dans ces montagnes, il y a de puissants démons qui se plaisent à causer des hallucinations de fièvre ; puisque je vous garde, qu'avez-vous à craindre? » Le roi se remit à dormir. Il en fut ainsi par trois fois ; enfin (le prince) jeta l'épée en disant : « Par égard pour mon bon père, je vous fais grâce. » Le roi s'éveilla et dit : « J'ai rêvé que Tch'ang-cheng me faisait grâce. » Le prince-héritier répondit : « Tch'ang-cheng n'est autre que moi. En songeant à mon père, j'ai poursuivi ma vengeance jusqu'à maintenant. Au moment de mourir, mon père m'avait laissé de sa propre bouche des recommandations de bonté; il m'avait engagé à imiter la conduite de tous les Buddhas qui ont supporté les injures et rendu le bien pour le mal ; mais moi, animé de dispositions fort insensées, je voulais vous rendre le Trial au double. Par trois fois cependant j'ai pensé aux recommandations de mon père, et par trois fois j'ai lâché l'épée. Je désire, ô grand roi, que vous me fassiez promptement périr afin de supprimer de graves maux ; en effet, quand le corps est mort et que l'âme s'est transportée ailleurs, les pensées perverses ne se produisent plus. » Le roi se repentit de ses fautes et dit : « J'ai été cruel et n'ai pas fait de distinction entre le bien et le mal; votre père défunt agissait d'une manière élevée et parfaitement intègre; il a perdu son royaume, mais n'a pas porté atteinte à sa conduite. Ne doit-il pas être appelé un saint supérieur? Vous avez su maintenir dans toute sa perfection la conduite paternelle; ne devez-vous pas être appelé un fils doué de piété filiale ? J'étais un loup et je détruisais les êtres pour m'assouvir momentanément. Maintenant ma vie était entre vos mains; vous m'avez pardonné et ne m'avez pas mis à mort. Com-