National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0185 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 185 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000294
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

CONTES BOUDDHIQUES (No 41)

151

s'écria : « Fort bien ! Le Tathâgata, l'arhat, le parfaitement et complètement Buddha (Samyak sambuddha), le maître et le guide des devas et des hommes, sa prédication divine, merveilleuse et supérieure, peut-elle parvenir à de tels effets ! Celui qui était d'abord un loup a maintenant une bonté céleste. » Il se prosterna aux pieds du Buddha, puis il s'écria encore : « Un tel converti est un merveilleux spectacle ; je désire le contempler une fois. » L'Honoré du Monde y ayant consenti, le roi, suivi du cortège de ses officiers, vint auprès (d'A-kiun) et lui dit : « 0 sage de vertu supérieure, veuillez ouvrir les yeux en tournant vers nous votre visage. » Il lui adressa cette prière par trois fois. (A-kiun) répondit : « Mes prunelles dardent un éclat qui frappe comme une flèche et qui est difficile à supporter. » Le roi, se prosternant la tête contre terre, lui dit : « Demain je disposerai un léger festin ; je désire que vous me fassiez l'honneur d'y jeter un coup d'oeil. » (A-kiun) répondit : « Si ce festin est préparé dans les latrines, j'irai ; s'il l'est dans la salle du trône, je n'irai pas. » Le roi dit : « Je me conformerai à vos ordres. »

Dès son retour, le roi rasa les latrines, enleva la terre et en mit de la nouvelle à la place ; il fit des colonnes et des poutres avec du bois de camphrier, de catalpa et d'arbre nan ; • il arrosa le sol avec des liquides parfumés ; il fit du mortier en mélangeant des parfums divers de santal, de storax et de curcuma. Des tapis et des tissus de soie variés servirent de sièges et de nattes ; des ornements furent ciselés ; tous les joyaux contribuèrent à cette perfection ; par l'éclat et la magnificence, cette construction rivalisa avec la salle du trône. Le lendemain, le roi en personne tenant à deux mains un brûle-parfums, vint à la rencontre (d'A-kiun). A-kiun ayant pris place, le roi releva ses vêtements et s'avança à genoux, puis quand il eut fini ses offrandes, (A-kiun) expliqua les textes saints et dit : « Dans la saleté où étaient les latrines il y a quel-