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0157 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 157 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES .BOUDDHIQUES. (N° 37)

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retourner chez vous et pour vous garder sain et sauf ; mais si votre affection s'attache à ces femmes malfaisantes, vous entrerez mort dans cette ville ; toutes sortes de maux vous atteindront et les regrets ne vous seront alors d'aucune utilité. »

Se conformant à ces instructions, le Bodhisattva feignit de dormir et observa ce qui se passait ; il vit que la réalité était telle qu'on la lui avait décrite ; son coeur fut saisi de crainte. Le lendemain, il avertit secrètement ses compagnons; tous à leur tour suivirent ses conseils ; chacun d'eux étant aux aguets, ils virent leurs femmes se transformer en renards qui se disputaient pour dévorer des hommes. Tous furent découragés et dirent : « Nous sommes perdus. » Ils s'excitèrent les uns les autres à se tenir prêts, car la moindre négligence aurait causé leur mort ; le roi-cheval vint et dit : « S'il en est qui, ayant quitté leur demeure, songent avec regrets à leurs parents, qu'ils accourent promptement ici; je les sauverai. » Les marchands tout joyeux dirent : « C'est là certainement (un secours qui nous est envoyé par le) Ciel. » Tous donc vinrent en toute hâte confier leur vie (au cheval). Cependant la femme (du Bodhisattva), tenant son enfant dans ses bras, suivait ses traces et disait d'une voix pitoyable : « Je t'invoque en plaignante, ô Ciel majestueux ! J'ai été l'épouse de cet homme pendant plusieurs années et maintenant il me prend pour un démon. » Ses lamentations étaient fort émouvantes ; elle vint les faire . auprès du roi et lui raconta ce que nous venons de dire, (en ajoutant) : « Maintenant je suis saisie de crainte et n'ai plus personne en qui me confier. Je souhaite seulement, ô grand roi, que vous jugiez avec compassion les sentiments de votre servante. » Le roi manda le Bodhisattva et lui demanda ce qui en était ; le Bodhisattva lui exposa de point en point tout ce qu'il avait vu.

Le roi, remarquant que. cette femme était .belle, s'em-