National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0179 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 179 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000294
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

CONTES BOUDDHIQUES (No 4i)

145

gner sur le inonde? Si vous mettez en honneur la vertu, vous serez prospère ; si vous vous complaisez au mal, vous vous perdrez ; de ces deux alternatives, laquelle, ô roi, jugez-vous la meilleure ? » Le roi dit : « Pouvez-vous priver de lait un petit enfant?» «Non », lui répondit-on. Il répliqua : « Mon cas est tout semblable. » Les ministres assemblés furent unanimes à dire : « On ne saurait entretenir des loups ; on ne saurait prendre pour prince un homme qui viole la sagesse. » Les fonctionnaires et les gens du peuple, d'un commun accord et d'une même voix, le chassèrent.

Le roi s'enfuit dans la montagne. Il aperçut un arbre divin, et, se prosternant la tête contre terre, il lui déclara : « Si vous me faites rentrer dans mon royaume, j'offrirai en tribut cent rois à votre divinité (1). » Ayant fait ce serment, il continua sa route. Il épiait les rois au moment où ils sortaient, et, attaquant brusquement leur escorte, il s'emparait d'eux comme un milan qui fond sur un passereau. Quand il eut pris quatre-vingt-dix-neuf rois, le dieu de l'arbre lui apparut sous la forme d'un homme dont le visage était extraordinairement beau ; il dit à A-kiun (2) : « C'est en vous conduisant d'une manière déraisonnable que vous avez perdu votre dignité royale ; maintenant vous êtes un promoteur de cruautés; quel but désirez-vous atteindre ainsi ? » A-kiun s'avança vers lui, mais soudain il devint invisible.

En ce moment, le roi P' ou-coing était sorti pour se rendre compte des souffrances et des joies de son peuple; sur la route il rencontra un brahmane qui lui dit : « O

  1. Dans le Bhadrakalpâvadâna, le roi exilé, qui se nomme Saudâsa Narasimha, rencontre la lionne sa mère dans le bois et apprend d'elle qu'il doit offrir en sacrifice cent princes, mais à la condition expresse de n'en immoler aucun avant que la centaine soit complète.

  2. Cet A-kiun n'est autre que le roi anthropophage que le Bhadrakalpâvadâna et le Jâtaka appellent « Saudâsa » « ou fils de Sudâsa ». Il semble que A-kiun ait été le nom qu'il porta dans une vie ultérieure.

10