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0113 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 113 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES ßOUDDHIQUES (No 22)   79

que le sage maître de maison a donné une leçon à cet autre sot que ,j'ai pu acquérir ces richesses ; or, celui qui reçoit un bienfait et ne s'en montre pas reconnaissant peut être appelé un ingrat. » Il fit alors une table d'argent; il fit en outre un rat d'or, et, après lui avoir rempli le ventre de toutes sortes de joyaux, il le posa sur cette table en l'entourant d'une foule de parures précieuses ; il disposa toutes sortes d'aliments délicats ; il offrit le tout en présent à ce maître de maison et lui exposa pourquoi il le faisait en lui disant : « Maintenant, je m'acquitte envers votre bonté céleste. » Le maître de maison répliqua : « Excellent vraiment est l'homme qu'on peut instruire. » Il lui donna alors sa fille en mariage ; il lui confia sa demeure et tous ses biens ; il lui dit : « Vous serez mon successeur, mais il vous faut honorer les trois joyaux du Buddha et secourir tous les êtres vivants avec les sentiments des quatre sortes (1). » L'autre répondit : « Certainement je pratiquerai la religion bouddhique. » Par la suite donc, il devint le successeur du maître de maison ; dans tout le royaume on loua sa piété filiale.

Le Buddha dit aux çramanas : « Le maître de maison, c'était moi-même; l'homme désordonné, c'était Devadatta ; quant à celui qui parvint à la richesse en se servant d'un rat, c'était le bhiksu P'an-t'o ([Culla] panthaka). Devacatta cherchait à me nuire ; le livre saint en six cent mille sections dit : « Quand la conduite régulière est violée par quelqu'un, celui-ci, à sa mort, entre dans l'enfer de la Grande Montagne. » Le bhiksu P'an-l'o ([Culla] panthaka),

pour avoir prononcé la seule phrase qu'il m'aimait, obtint d'échapper au monde. Quand les paroles ne sont pas sui-

vies par des actes, c'est comme l'huile (de la lampe) qui se détruit elle-même en éclairant; c'est là la sagesse d'un homme de peu; quand les paroles et les actes sont à

(1) Cf. p. 12, n. 2.