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0047 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 47 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES BOUDDHIQUES (No 3)   13

compassion de la misère du peuple et n'en parlait qu'en sanglotant. Comme le royaume souffrait encore de la sécheresse, son coeur calme se purifia par l'abstinence et devint grave ; il repoussa les aliments et refusa ce qu'on lui offrait; se prosternant la tête contre terre, il se repentit de ses péchés et dit : « Si le peuple n'est pas bon, la faute en est à moi seul. Je voudrais sacrifier ma vie pour donner au peuple la pluie fécondante. » Ainsi chaque jour il s'apitoyait, comme un fils très pieux qui voit mourir un père excellent.

Le bruit de sa perfection et de sa sincérité s'étant répandu au loin, il y eut cinq cents Buddhas qui de chacun (des côtés du monde) vinrent dans ce royaume ; en apprenant cette nouvelle, le roi en fut si joyeux qu'il ne sentait plus son corps; venant à leur rencontre, il se prosterna et les invita à se rendre dans la salle principale. La reine et le prince héritier leur témoignèrent tous deux leur respect. Mets exquis, vêtements religieux, on leur fournit ce dont ils avaient besoin. (Le roi), se jetant à terre tout de son long, se prosterna et frappa (lu front le sol, puis il dit en versant des larmes : « Mon cour est souillé et ma conduite est impure ; je ne me conforme pas aux trois Vénérables (Trira tua), ni aux enseignements relatifs aux quatre bienfaits; j'ai été dur et cruel envers le peuple; c'est moi que le châtiment doit frapper; mais il s'est étendu jusqu'aux plus humbles et la sécheresse dure depuis plusieurs années. La multitude du peuple est affamée; la haine et la souffrance altèrent son caractère; je désire débarrasser le peuple de cette calamité en faisant retomber le fléau sur moi. » Les divers Buddhas de chaque côté dirent : « Vous êtes un bon prince; vous êtes bienveillant, pitoyable et bienfaisant; par votre vertu vous égalez le souverain des (levas. C'est là ce que savent tous les Buddhas. Maintenant, nous vous donnons le bonheur ; ayez soin de ne pas vous contrister. Hâtez-vous d'adresser des ordres au peuple pour qu'il plante des céréales. »