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0193 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 193 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES BOUDDHIQUES (N° 43)   159

affection, ô religieux, vous traitez tous deux votre fils, mon coeur est affligé et éprouve une souffrance sans limites ; ô religieux, votre fils Chan, je l'ai tué d'un coup de flèche. » Épouvantés, les parents s'écrièrent : « Quel crime avait commis notre fils pour que vous l'ayez tué ? Notre fils agissait avec bonté et compassion ; quand il foulait du pied la terre, il craignait toujours que la terre ne souffrît. Quelle faute a-t-il commise, ô roi, pour que vous l'ayez tué ? » Le roi répondit: « Doué d'une parfaite piété filiale, votre fils était en réalité un saint de premier ordre ; c'est en tirant sur un grand cerf que, par erreur, je l'ai tué. >. Ils dirent : « Puisque notre fils est mort, sur qui nous appuierons-nous ; c'est maintenant pour nous la mort. Notre seul désir est, ô roi, que vous nous meniez, nous deux vieillards,. à l'endroit où est le corps de notre fils ; sans doute nous serons au bout de nos forces et peut-être retournerons-nous en poussière. »

En entendant ce que disaient les parents, le roi fut de nouveau profondément affligé ; il guida lui-même les parents jusqu'à l'endroit où se trouvait le corps ; le père appliqua ses mains sur les genoux (du mort) et la mère tint ses pieds, embrassés ; ils baisèrent sa bouche et léchèrent ses pieds et chacun d'eux avec une main tâta la blessure qui avait été faite par la flèche ; ils se donnèrent des coups sur la poitrine et se frappèrent les joues ; levant la tête en haut, ils s'écrièrent : « O divinités du ciel, ô divinités de la terre, ô divinités des arbres, ô divinités des eaux, notre fils Chan adorait le Buddha et croyait à la religion ; il honorait les sages et était pieux envers ses parents ; il avait en lui une vaste bonté à laquelle rien n'était étranger ; sa bienfaisance s'étendait jusqu'aux herbes et aux arbres. » Ils dirent encore : « Si notre fils a bien servi le Buddha et si la perfection de son absolue bonté filiale a été connue en haut par le ciel, il faut que la flèche soit arrachée, que le venin pernicieux soit anéanti