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0307 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 307 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES ßOUDDIiIQUES (N° 75)

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avec des parfums, mais dont on a rempli l'intérieur avec des excréments, de l'urine, du pus, et du sang; les sots se fient sur l'apparence ; mais les sages, qui voient ce qui est à l'intérieur, s'enfuient à dix mille li de là et encore tiennent-ils les yeux fermés.

Le prince héritier, ayant regardé (toutes ces formes corporelles), reconnut qu'elles étaient comme une illusion et qu'on ne pouvait les conserver longtemps ; il comprit que la vie dans ce monde est provisoire et qu'il faut de toute nécessité revenir au premier principe ; les dormeuses qui gisaient sans ordre comme des cadavres redoublaient sa tristesse ; concentrant sa pensée, il entra en contemplation ; il sortit de contemplation et vit en haut les étoiles qui scintillaient ; la nuit était alors vers son milieu ; bous les devas se pressaient autour de lui, et, les mains jointes, l'adoraient; les parfums des fleurs et toutes sortes d'harmonies se multipliaient à l'infini en comblant ses désirs; quand le prince héritier eut vu les devas se prosterner, il prononça un texte saint en disant : « La luxure et la débauche sont les pires des maux; elles rendent l'homme fou et ivre ; elles dénigrent la vraie doctrine pour louer l'hérésie ; elles font des ténèbres la clarté. C'est pourquoi tous les Buddhas, les Pratyeka Buddhas et les Arhats ne les approuvent pas comme quelque chose de bon, mais prescrivent de s'en éloigner au plus vite.

Après avoir médité sur ces pensées, il appela Chandaka (Tch'ö-ni) et lui dit : « Harnachez en toute hâte (mon cheval) pour partir. » Il fit encore cette réflexion : « Quand on ouvre ou qu'on ferme les portes de la ville, le bruit s'entend à quarante li de distance; comment faudra-t-il faire ? » Les devas lui dirent : « Nous aurons soin d'y pourvoir. O Honoré du monde, nous veillerons sur les portes pour qu'elles ne fassent aucun bruit et que les habitants du palais ne s'aperçoivent de rien, et pour que les

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