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0375 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 375 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES BOUDDHIQUES (No 87)

seur d'un fil ou d'un cheveu ; qui , pourrait les saisir ? cependant, elles abandonnent leurs anciens corps pour. en prendre de nouveau et leurs migrations sont infinies. »

Ce roi donc chercha à éclairer l'esprit de tous ses sujets, en leur expliquant que le principe spirituel se transforme et n'a pas un corps toujours le même, que ses transmigrations à travers les cinq voies sont perpétuelles et ininterrompues ; cependant l'ignorance de tous ces gens était difficile à dissiper, ils conservaient encore des doutes disant : « S'il est vrai que, lorsque le corps meurt, l'âme renaisse en prenant un autre corps, nous avons eu déjà une multitude (de corps différents), et cependant nous ne savons guère dans quelles existences nous nous sommes trouvés. » Le roi répliqua : « Si, quand on discute, on ne se souvient pas des principes, comment'connaîtrait-on ce qui s'est passé dans des existences successives ? si, quand on regarde un objet, on ne voit pas ce qui a été enlevé par l'usure, comment apercevrait-on les modifications que subit l'âme ? »

En un jour de loisir, le roi sortit par une porte secrète, vêtu d'habits grossiers, il marchait tout seul ; il se rendit chez un vieux savetier et lui dit en plaisantant: « De tous les gens de ce pays, qui est le plus heureux ? » Le vieux répondit : « C'est le roi qui est le plus heureux. » Et, comme son interlocuteur lui demandait en quoi consistait ce bonheur du roi, il ajouta : « Les officiers des cent catégories le servent avec respect ; les millions d'hommes du peuple lui offrent des présents ; tous ses désirs sont aussitôt satisfaits ; n'est-ce pas là du bonheur ? » Le roi dit': « Sans doute vous avez raison. » Alors il l'enivra avec du vin de raisin ; puis, quand l'homme fut ivre et inconscient, il le fit emporter dans le palais. Il dits son épouse principale : « Le vieux cordonnier a dit que le roi était heureux ; je veux maintenant lui jouer un bon tour. Je le revêtirai des habits royaux et je lui ferai diriger le

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