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0094 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 94 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES BOUDDHIQUES (No 15)

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royaume ne soit dans la misère; c'est de moi seul que dépendent les souffrances ou les jouissances du peuple. » Alors donc il accorda une amnistie générale à son royaume; il sortit tous les objets précieux qu'il avait dans ses magasins et en fit des libéralités ; les hommes qui étaient épuisés par la faim et par la soif, il les fit boire et manger; ceux qui avaient froid, il les vêtit; ceux qui étaient malades, il leur donna des remèdes ; champs, jardins, habitations, or, argent, perles rondes et perles irrégulières, de tout cela chacun eut tant qu'il en demanda ; les oiseaux qui volent, les quadrupèdes qui marchent et jusqu'à la multitude des insectes eurent aussi tout ce qu'ils aimaient en fait de céréales des cinq sortes et d'herbes.

A partir du moment où le roi eut fait ces libéralités, le royaume fut prospère et le peuple vécut dans l'aisance; les gens s'entraînaient les uns les autres vers la sagesse; dans le peuple personne ne tua plus, ni ne déroba le bien d'autrui, ni ne commit des débauches avec la femme d'autrui, ni ne fut fourbe, ou calomniateur, ou menteur, ou artificieux dans son langage, ou jaloux, ou colère; tous ces sentiments méchants et bornés se calmèrent et disparurent. Tous les hommes crurent au Buddha, crurent à la Loi, crurent aux çramanas ; ils crurent que celui qui fait le bien obtient du bonheur, que celui qui pratique le mal reçoit le malheur; le royaume entier fut paisible et joyeux; les peines du fouet et du bâton ne furent plus appliquées. Les royaumes ennemis firent leur soumission ; les armes de guerre se pourrirent dans les magasins ; dans les prisons on n'enchaîna plus des prisonniers. Le peuple louait cet heureux état de choses en disant : « Quel bonheur que nous ayons pu vivre en un tel moment ! » Les devas, les nâgas, les démons et les génies contribuaient tous sans exception à la réjouissance et accordaient leurs faveurs et leur protection à ce royaume. Les influences funestes disparaissaient; les cinq céréales mûrissaient en abon-

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