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0162 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 162 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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128   CONTES BOUDDHIQUES (N° 38)

vers le ciel, ils dirent : « La vertu surnaturelle du prince-héritier est-elle donc si grande ? » Alors, se prosternant la tête contre terre, ils exposèrent leur pensée en disant : « Nous désirons retourner pour tranquilliser le roi et pour faire que le peuple ne gémisse plus. » Le prince-héritier dit : « Allez promptement annoncer au roi que je peux parler. »

Ces gens ayant été en toute hâte porter cette information, le roi, la reine et la foule du peuple s'émerveillèrent de ce qui s'était passé ; très contents, ils proclamèrent que c'était bien et il n'y eut personne qui ne fût joyeux ; les chars qui s'élançaient et les hommes qui couraient remplissaient entièrement les routes. Mou p'o dit : « Si je puis devenir çraman a et tenir une conduite pure et chaste, ne sera-ce pas bien aussi ? » A peine eut-il conçu cette pensée que le souverain Çakra créa miraculeusement un parc avec des étangs et des arbres, tel qu'on n'en voit point dans le monde ; puis il enleva (au prince-héritier) ses vêtements précieux et en fit miraculeusement un kasâya.

Quand le roi fut venu, le prince-héritier se prosterna à terre tout de son long et salua suivant les rites. Le roi prit alors place et écouta sa voix ; l'éclat en était surnaturel et le soleil et la lune en étaient ébranlés. Le roi, tout joyeux, fit cette déclaration : « Depuis que je vous ai eu comme fils, tout le royaume vous a respecté et aimé ; il faut que vous me succédiez dans ma dignité céleste et que vous deveniez le père et la mère du peuple. » Le prince répondit : « Je désire, 8 grand roi, que vous acceptiez avec compassion mes humbles paroles; j'ai été autrefois roi de ce royaume ; mon nom était Siu-nien (devoir-penser à); je régnai et je gouvernai le peuple pendant vingt-cinq années; je m'acquittais personnellement des dix actions vertueuses ; je nourrissais mon peuple avec bonté ; le fouet, le bâton et les armes de toutes sortes n'étaient plus aucunement en usage; dans les prisons il n'y avait plus de