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0196 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 196 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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162   CONTES BOUDDHIQUES (N° 44)

de l'animal ont passé par ici ; dans quelle direction est-il. allé ? » Le Bodhisattva resta silencieux en faisant ces-réflexions : « Si tous les êtres vivants se tourmentent, c'est uniquement pour sauver leur personne et leur destinée ; craindre la mort et tenir à la vie, mon propre coeur fait-il autre chose ? Si je déclare au roi (où est allé le cerf), il le tuera avec cruauté, se conduira sans bonté et. je serai aussi coupable que le roi ; si je prétends n'avoir pas vu le cerf, je commettrai un mensonge. » Pénétré de confusion dans son coeur, il baissait la tête sans parler. Le roi s'irrita alors et dit : « O mendiant digne de mort, je. suis présentement le souverain, l'homme le plus honoré de tout le royaume; or, quand je vous interroge, vous ne répondez pas immédiatement, mais, par feinte, vous baissez la tête ! » Dans ce pays, montrer les ongles de sa main est un geste qui signifie « non ». Le Bodhisattva, triste et. inquiet, se dit : « Ferai-je le geste d'indiquer les ongles de ma main pour dire : « non » ? Il montra donc (ses. ongles) au roi pour donner à entendre qu'il n'avait pas vu. (le cerf) .

Le roi dit : « Les traces de l'animal passent par ici et. cependant vous dites que vous ne l'avez pas vu ; l'autorité royale est absolue ; qu'est-ce qui m'empêcherait de vous faire périr ? » Le Bodhisattva répliqua : « Je vous obéis, ô roi. » Le roi reprit : « Qui êtes-vous ? » Il répondit : « Je suis un homme qui supporte les affronts. » Le roi, irrité,. tira son épée et lui coupa le bras droit. Le Bodhisattva fit cette réflexion : « Mon but est d'atteindre à la sagesse suprême et je n'ai jamais aucune querelle avec les gens de mon temps ; si cependant ce roi inc frappe du tranchant de son arme, à combien plus forte raison le feront ces hommes du commun peuple. Je fais voeu, quand j'aurai obtenu la dignité de Buddha, de commencer certainement par sauver ce roi, afin d'empêcher les êtres vivants de l'imiter dans le mal. »