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0242 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 242 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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208   CONTES BOUDDHIQUES (N° 54)

Les Çàkyas avaient trois villes ; avant 'que la soumission en fût achevée, le roi se rappelant comment le Çâkya Monan (Mahânâman) s'était tué pour demander que la multitude eût la vie sauve, et se sentant affligé à cause de cela, fit faire volte-face à ses troupes et licencia son armée(1). Il envoya un messager témoigner son respect (au Buddha) et lui dire : « Mes soldats sont harrassés, je rentre dans mon royaume pour faire reposer mes troupes ; quelque autre jour, je cèindrai ma ceinturé et je viendrai me prosterner à vos pieds. » Le Buddha chargea le messager de remercier le roi et de l'engager à prendre bien soin de sa personne. Quand le messager se retira, le Buddha le regarda fixement. Ananda, ses habits religieux en bon ordre, se prosterna et dit : « 0 Buddha, ce n'est pas vainement que vous avez fixé votre regard, et vous aviez sans doute quelque motif pour le faire. » Le Bienheureux répondit : « La peine des Çâkyas est terminée ; celle du roi va commencer. Dans sept jours, les démons de la Grande Montagne brûleront par le feu le roi ainsi que ses ministres et son peuple. Il serait difficile de sauver le roi de cette punition, de même qu'il était difficile de repousser loin des Çâkyas le malheur. » Le Buddha chargea alors Ananda d'aller prendre son bol; l'homme qui avait été mis au fond du bol était mort lui aussi (2).

Le Buddha, emmenant avec lui la foule des cramanas, se rendit dans la salle de conférences des brahmanes ; en chemin il passa par l'endroit où les Çâkyas avaient péri ; les uns étaient déjà morts, d'autres avaient les bras ou les jambes coupés ; en voyant venir le Buddha, quelques-uns (qui étaient encore en vie) se frappèrent les joues et réci-

  1. Comme on le verra plus loin, le roi avait attaqué une des trois villes et en avait exterminé les habitants ; il exigea de la seconde ville une rançon considérable ; quant à la troisième ville, il ne put même pas la menacer.

  2. C'était la preuve qu'aucune puissance au monde n'aurait pu sauver un Çâkya.