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0394 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 394 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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360   CONTES BOUDDHIQUES (N' 94)

présence de son disciple), et l'invita à (sortir de dessous le litJ ; (il lui dit :) « Affermissez votre coeur et ne vous laissez pas émouvoir ; ce sont là des spectacles qui n'ont rien de permanent : pourquoi souilleraient-ils votre pensée? »

Quand il eut fini de manger et qu'il s'apprêta à s'en retourner, il dit (à son disciple) : « Quoique ce (nâga) possède un palais, les sept joyaux, une épouse et de belles femmes, il n'est certes qu'un animal. Vous, vous êtes un çrâmanera, et, quoique vous n'ayez pas encore atteint à la sagesse, vous naîtrez certainement dans le ciel des Trayastrimças; vous lui êtes cent fois supérieur. Ne laissez pas souiller votre pensée par (ce spectacle). »Il dit encore au çrâma niera « Ce riz qui a une saveur exquise, quand il est entré dans la bouche (du nâga) se transforme en crapauds ; (le nâga) a mal au coeur, il vomit et, quand il a rendu (ce qu'il avait mangé), il refuse cette nourriture et ne l'absorbe plus. En second lieu, pour ce qui est de ses femmes d'une beauté sans égale, quand il veut se conduire avec elles comme un mari avec sa femme, cela se transforme en un enlacement réciproque de deux serpents. En troisième lieu, ce nâga a sur le dos des écailles placées à rebours ; quand le sable et les pierres s'introduisent entre elles, il éprouve des souffrances qui lui pénètrent le coeur. Puisque le nâga est sujet à ces trois sortes de douleurs, pourquoi l'envieriez-vous ? » Le çrâmanera ne répondit pas ; jour et nuit il pensait à cela et cessa de manger ; il tomba malade et mourut ; son âme naquit alors dans la condition de fils du nâga ; terrible et surnaturel, il en arriva à être plus violent encore que son père. Quand sa vie prit fin, il put échapper (à cette condition) et renaître parmi les hommes.

Le maitre dit : « Quand un homme n'a pas encore atteint la sagesse, il ne faut pas lui permettre de voir ni la sagesse, ni la vie privée des rois . »