National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0303 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 303 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000294
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

CONTES BOUDDHIQUES (No Î 4)

269

lève sans régularité, il prend : une maladie telle que celle-ci et tantôt il guérit, tantôt il meurt. » Le prince demanda : « Moi aussi je bois et je mange sans mesure; je me couche et je me lève sans régularité ; dois-je devenir aussi malade ? » On lui répondit : « Toute personne ayant un corps devient malade ; on ne saurait échapper à cette infortune. » Le prince dit : « Puisque je n'échapperai pas à cette infortune, voici donc dans quel état je serai plus tard. » Revenu dans son palais, il songea à ce qu'il avait vu, par la concentration de sa pensée, et il entra en contemplation.

Plus tard, le prince étant sorti de nouveau, le souverain Çakra se transforma derechef en un homme mort ; des gens l'emportaient sur leurs épaules ; d'autres tenaient dressées des oriflammes; leslaméntations remplissaient la route. Le prince demanda : « Qu'est-ce encore que cet homme ? » On lui dit que c'était un homme mort, et, comme il demanda ce que c'était que la mort, on lui répondit : « Quand la vie est terminée, l'âme s'en va; le corps se désagrège; (l'homme) se sépare pour toujours de ceux qui lui sont chers et les affligés ont peine à rester là. » Le prince héritier dit : « En sera-t-il de même pour moi ? » On lui répondit : « Même les saints supérieurs d'une vertu absolue n'évitent pas cette infortune. » Le prince fit faire volte-face à son char et revint au palais ; par la concentration de sa pensée, il entra en contemplation.

Plus tard, il sortit encore une fois pour se promener et se rendit auprès d'une ferme dans les champs du roi : il s'assit sous un arbre et regarda les laboureurs; à mesure qu'ils retournaient la terre, des vers apparaissaient, les uns blessés, les autres morts, et des oiseaux les recherchaient pour les dévorer; son cœur s'en affligea, et, pous sant un profond soupir, il dit : « Hélas ! la multitude des êtres vivants est incessamment tourmentée; ses souffrances