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0418 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 418 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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384   CONTES BOUDDHIQUES (No 413) '

113.

(Trip., XIX, 7, p. 21 `,O.) (1)

Autrefois, il était un royaume où les cinq sortes de céréales mûrissaient et prospéraient et où le peuple était paisible; on n'avait pas de maladies et jour et nuit on chantait et on se réjouissait sans éprouver aucun chagrin. Le roi demanda à ses ministres : « J'ai entendu dire que dans le monde il y avait le malheur; comment est-il fait ? » Ils lui répondirent : « Nous, non plus, ne l'avons pas vu. » Le roi envoya donc un de ses ministres dans un royaume voisin pour demander à acheter le malheur.

Un deva se changea alors en. homme et sur la place publique mit en vente (le malheur), sous la forme d'un porc qu'il tenait lié avec une chaîne de fer. Le ministre lui demanda : « Comment s'appelle cet être ? » « C'est un malheur femelle », lui fut-il répondu. Il reprit : « Pour quelle somme le vendez-vous ? » « Pour un million de pièces de monnaie, » répondit l'autre. Le ministre alors dit en considérant (le porc) : « De quoi se nourrit-il ? » « Il mange chaque jour un dixième de boisseau d'aiguilles, répliqua (le vendeur).

Le ministre alla de maison en maison pour chercher des aiguilles; alors les gens par groupes de deux ou de trois -se rencontrèrent en se demandant les uns aux autres des aiguilles, et cela fit que toutes les provinces et toutes les villes furent bouleversées; partout où se trouvait (le porc), il y avait des calamités inguérissables.

Les ministres dirent au roi « Ce. malheur femelle a

(1) Cet apologue a déjà été traduit par Julien (Les avaddnas, t. 1, p. 51-55.)