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0239 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 239 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES BOUDDHIQUES (No 54)   205

que l'opprobre. » Cependant, grâce aux séductions qu'elle exerçait à l'intérieur du palais, et grâce aux paroles subtiles de ministres diserts, le roi finit par nommer deux

héritiers présomptifs entre lesquels il partagea le gouver-

nement de son peuple. Quand le grand roi mourut, on fit donc deux royaumes et les gens du peuple allèrent du côté

qui leur plaisait ; les bons et les méchants se divisèrent en deux courants distincts : les bons servirent le frère aîné et les méchants accoururent auprès du cadet. L'ami devint le conseiller d'État de ce dernier ; il mit en bon état

les boucliers et les lances, fit tous les préparatifs militaires puis rappela l'aventure d'autrefois au roi qui dit : « Soit ! » Ayant donc donné des marques de faveur à ses braves généraux et à ses vaillants guerriers, le roi se mit en

route ; or, il aperçut le Buddha qui était assis au bord du

chemin sous un arbre à demi desséché ; le roi s'approcha et lui dit en se prosternant : « Y a-t-il un motif pour que

vous ne vous soyez pas assis sous un arbre bien vivant et

que vous vous soyez établi sous un arbre à demi desséché ? » Le Bienheureux répondit : « Cet arbre se nomme

Çâkya; j'aime son nom, et, par la doctrine de bonté, je le

sauverai du péril où il se trouve ; je fertiliserai sa partie desséchée et lui ferai don de la vie. » Le roi, tout décon-

certé, se sentit confus et dit : « La bonté du Buddha est vaste et universelle ; elle s'étend jusqu'aux herbes et aux arbres ; combien plus encore s'appliquera-t-elle aux hommes ! » Alors il fit battre en retraite son armée.

(A quelque temps de là), le conseiller d'État, en observant en haut les astres du ciel, y vit que la famille des Çâkyas,

par l'effet du bonheur que lui assuraient ses existences an-

térieures, allait provoquer des malheurs (pour le roi et son pays) et il en informa derechef le roi ; l'armée entra donc

de nouveau en campagne ; quelques li avant qu'elle fût arrivée à la ville des Çâkyas, les flèches lancées du milieu de la ville par les arcs et les arbalètes sifflèrent comm