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0283 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 283 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES BOUDDHIQUES (No 68)   249

ans », répondit-il. Le roi reprit : « Il n'a donc pas fait son cadeau au roi de la Grande Montagne ? » L'autre répondit : « D'après les écrits de tous les saints, il n'y a que la religion bouddhique qui soit véridique ; or les livres sacrés du bouddhisme disent: Celui qui fait le bien, le bonheur l'accompagne ; celui qui fait le mal, le malheur le suit ; le malheur ainsi que le bonheur sont comme l'ombre et l'écho; si on fait courir son corps pour éviter l'ombre, ou si on pose la main sur la montagne pour empêcher l'écho, (1) y parviendra-t-on ? » Le roi ayant dit qu'on n'y parviendrait pas, il ajouta : « Le corps est composé des quatre éléments ; quand la vie, prend fin, les quatre éléments se dissocient tandis que l'âme s'en va et transmigre ; la condition où elle se retrouve est alors déterminée par ses actes; à quoi lui servirait de faire des présents (2) ? O grand roi, dans une existence antérieure, vous avez été charitable et vertueux et c'est pourquoi maintenant vous avez obtenu d'être roi. En outre, vous mettiez en honneur la bonté et l'affection, et votre bienveillance s'étendait au loin et auprès ; quoique vous n'ayez point encore atteint à la sagesse, dans une existence ultérieure, certainement vous serez roi encore une fois. » Le roi se réjouit dans son coeur ; il gracia tous les prisonniers et rendit l'or qu'il avait ravi.

Le Buddha dit aux bhiksus : « En ce temps le roi voulait, parce qu'il était resté de l'or chez le peuple, faire périr des innocents ; le Bodhisattva, prenant en considération les plaintes du peuple, versa des pleurs à ce sujet, et exposa sa vie (aux caprices d'un) gouvernement cruel ; il sauva ainsi le peuple du danger de l'enlisement ou des charbons

  1. Comme on pose la main sur une cloche qui vibre pour en arrêter le son.

  2. Nous avons ici une indication fort intéressante puisqu'elle nous montre comment le Bouddhisme fut amené au nom des dogmes moraux qu'il professait, à condamner certaines coutumes populaires qui impliquaient des croyances différentes: