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0384 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / Page 384 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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350   GO\TI:S ßOUDDIIIOIIES (N° 89)

main sur l'autre P » - Le marchand répondit : « C'est moi qui suis venu vous chercher ; c'est donc moi qui dois le premier porter la main sur vous. »

Le démon y ayant consenti, il voulut l'empoigner de la main droite ; mais sa main entra dans le ventre du démon, s'y fixa et il ne put l'en sortir ; il le frappa derechef de la main gauche, mais cette main elle aussi entra (dans le corps du démon ;) de la même manière ses deux pieds puis sa tête entrèrent tous dans le démon et il ne put plus remuer ; alors le yaksa lui adressa une demande par cette gâthâ :

Vos mains, vos pieds ainsi que votre tête, — puisque maintenant ils sont tous cinq retenus captifs, — il ne vous reste plus qu'à vous avancer un peu plus pour mourir ; à -quoi bon vous débattre?

(Le .sârthavâha répondit :)

Mes mains, mes pieds, ainsi que ma tête — bien qu'ils soient tous cinq prisonniers, — je maintiens mon cœur ferme comme du diamant; — jamais vousneréussirez a le détacher.

(Le démon répliqua :)

Je suis un roi parmi les génies, — je suis un démon dont la force est grande pour agir, = à plusieurs reprises déjà j'ai dévoré vos semblables — en nombre si grand qu'on ne peut

l'exprimer.   Maintenant votre mort est imminente; — à.
quoi sert de discourir encore (1) ?

Le marchand répondit par cette gâthâ :

Çe corps est impermanent; — de bonne heure j'ai désiré m'en débarrasser.— 0 démon, maintenant vous donnez sala-faction à mon vœu; — je prends donc mon corps pour vous en gratifier, — grâce à cela j'obtiendrai la sagesse parfaite, — et je réaliserai la connaissance qui n'a pas de supérieure. Le démon prononça alors la gâthâ suivante pour reconnaître qu'il se soumettait.:

(1) Littéralement : « A quoi sert de tenir en' ore des propos flatteurs. » Mais on ne voit pas que l'interlocuteur du yaksa ait cherché à flatter ce dernier.